Le chef de la junte du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Crédit photo: Alexey DANICHEV / PISCINE / AFP
Le Mali et le Burkina Faso mettent en garde contre une éventuelle intervention militaire contre le Niger et assurent qu’elle serait considérée comme une "déclaration de guerre"
Le Mali et le Burkina Faso mettent en garde contre une éventuelle intervention militaire contre le Niger et assurent qu’elle serait considérée comme une
, dans un communiqué de presse signé par les deux pays et diffusé lundi soir.
Ils
"préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entrainerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger"
.
Les deux pays alertent par ailleurs sur
"les conséquences désastreuses d'une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la région comme l'a été l'intervention unilatérale de l'OTAN en Libye qui a été à l'origine de l'expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l'Ouest"
.
Le Mali et le Burkina Faso, tous les deux dirigés par des gouvernements de transition, se disent
"indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d'une part, la célérité et l'attitude aventurière de certains responsables politiques d'Afrique de l'Ouest désireux d'utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d'autre part, l'inaction, l'indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort"
.
Exprimant
"leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabé et malien au peuple frère du Niger"
, ils dénoncent
avec laquelle les
"organisations régionales"
adoptent
"des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l'esprit de panafricanisme"
.
De ce fait, Bamako et Ouagadougou refusent
"d'appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens".
Cette prise de position ferme, intervient après la divulgation
"des conclusions des sommets extraordinaires de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tenus le 30 juillet 2023 à Abuja sur la situation politique au Niger"
.
La CEDEAO a en effet lancé, à cette occasion, un ultimatum laissant une semaine aux militaires au pouvoir au Niger afin de libérer et restaurer le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Considérant que
"le président Mohamed Bazoum est le seul et unique président légitime du Niger"
, la CEDEAO a ordonné aux militaires de le libérer et le restaurer dans ses fonctions
"dans un délai de sept jours"
, et prévenu qu’elle pourrait recourir à tout type de mesures
"y compris l'usage de la force"
au cas où ils ne s’exécuteraient pas.
Interrogée lundi à l’antenne de BFMTV, sur l’éventualité de soutenir une opération qui pourrait être menée par les pays africains au Niger, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna n’a pas souhaité répondre, indiquant
"vouloir éviter d’être dans cette hypothèse".
Pour rappel, le CNSP (conseil national pour la sauvegarde de la patrie), a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi, avoir pris le pouvoir et avoir mis fin aux fonctions du Président Mohamed Bazoum, avant que l’Etat-Major des Armées ne fasse savoir, par voie de communiqué, dès jeudi, qu’il se ralliait aux militaires à l’origine du putsch.
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