Freddy a touché terre à l'est du pays dans la région de Mananjary mardi soir aux alentours de 16H30 GMT et poursuit sa route vers l'ouest. La ville côtière de 25.000 habitants a déjà été largement détruite l'an dernier par le cyclone Batsirai, qui avait tué plus de 135 personnes.
Quatre personnes sont mortes au passage de Freddy, selon un premier bilan du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), qui n'a encore pas enregistré de cas de personne disparue. Plus de 16.600 personnes sont touchées, plus de 6.750 maisons ont été rasées ou endommagées, et l'étendue complète des dégâts est en cours d'évaluation.
Faly Aritiana Fabien du BNGRC explique:
Il y a principalement des dommages liés au vent à l'atterrissage. Nous sommes toujours en train de les évaluer, Freddy est toujours à Madagascar
A Mananjary, dès le lever du jour, les gens sont sortis nombreux dans la rue. Fils électriques, amas de tôles, débris de bois jonchent le sol. Beaucoup de maisons sont sans toit, racontent des habitants contactés par téléphone.
Pourtant avant l'arrivée de la tempête, ils avaient lesté le sommet de leur maison avec des sacs de sable. Habitués aux intempéries, les habitants de l'île utilisent cette méthode avant chaque nouvel épisode. Mais cette fois les vents ont été plus forts.
Certains ramassent ce qu'il reste de leur maison et repartent avec des planches sous le bras. Ils pourront peut-être reconstruire plus tard. Au petit matin, quelques épiceries ont rouvert. Les écoles, elles, sont restées fermées, tout comme les transports publics.
La gorge nouée, Pascal Sallé raconte par téléphone avoir tout perdu. Il avait emménagé il y a quelques mois dans un petit pavillon avec sa femme à Mananjary. La palissade est à terre, le réservoir d'eau fracassé. Il décrit :
Le système doit quitter Madagascar en fin de journée et s'abattre sur le Mozambique vendredi probablement au stade de tempête tropicale, avec de fortes pluies, selon les prévisions.
Madagascar est par ailleurs soumise depuis des mois à une sécheresse extrême dans une vaste zone du Sud, qui engendre malnutrition aiguë et poches de famine. Une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l'océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s'étend de novembre à avril.