Macron envisage l'éventualité d'"opérations sur le terrain" en Ukraine

11:4217/03/2024, Pazar
MAJ: 17/03/2024, Pazar
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Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse à la fin de la conférence internationale visant à renforcer le soutien occidental à l'Ukraine, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 février 2024.
Crédit Photo : GONZALO FUENTES / AFP
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse à la fin de la conférence internationale visant à renforcer le soutien occidental à l'Ukraine, au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 février 2024.

Le Président français, Emmanuel Macron, a ouvert la possibilité d'engager des "opérations sur le terrain" en Ukraine.

Dans une récente interview accordée au Parisien, le chef d'État français, qui était dans l'avion de retour de Berlin où il s'était entretenu avec des dirigeants européens, a souligné que la France se prépare à
"tous les scénarios".

Cette déclaration intervient après des discussions en février où, dans une réponse à un journaliste à l'Élysée, il n'avait pas exclu l'envoi de troupes au sol.

"Peut-être qu'à un moment donné (je ne le souhaite pas, n'en prendrai pas l'initiative) il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes"
, a déclaré Macron, dans son vol de retour de Berlin, ce vendredi.

Le locataire de l'Élysée a affirmé que plusieurs pays européens, dont les pays baltes, la Tchéquie et la Pologne, partagent cette ligne de pensée. En revanche, l'Allemagne maintient une position de grande prudence en matière d'intervention militaire. Cette différence de cultures stratégiques a été un point de discussion lors de la rencontre avec le Chancelier allemand Olaf Scholz.


"L'Allemagne a une culture stratégique de la grande prudence, de non-intervention, et elle se tient à distance du nucléaire. Un modèle très différent de celui de la France, dotée de l'arme nucléaire et ayant gardé et renforcé une armée de métier"
, a déclaré le chef d'État français.

Lors de cette rencontre en format Weimar (Allemagne, France, Pologne), Scholz a annoncé la formation d'une coalition pour soutenir Kiev avec de l'artillerie à longue portée.

Macron, déclarant être prêt à dialoguer avec Vladimir Poutine, a maintenu que la France ne doit pas se laisser intimider par le
"discours de la peur"
russe. Il a rappelé que, malgré la possession d'armes nucléaires par la Russie, son PIB reste inférieur à celui de nombreux pays européens. Le Président français a également indiqué qu'il ne félicitera pas Poutine pour sa réélection imminente, conformément aux souhaits de l'opposition russe.

Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l'échelle internationale notamment de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.


La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.

La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l'adoption d'un statut de
"neutralité totale"
, ce que Kiev considère comme étant une
"ingérence dans sa souveraineté"
.

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