Le sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture, a exprimé mardi, son inquiétude face à la surpopulation alarmante dans les prisons de Madagascar, qu'il a observée lors de sa première visite dans cet État insulaire.
Lors de sa visite à Madagascar, le sous-comité de l’ONU a visité 30 lieux de privation de liberté dans différentes régions du pays, dont des prisons, des postes de police et de gendarmerie, des Tobys* (camps) et des établissements psychiatriques, indique le communiqué.
La délégation a mené des entretiens confidentiels et individuels avec des personnes privées de liberté, des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire et de la police, ainsi qu'avec du personnel de santé.
Le sous-comité des Nations Unies pour la prévention de la torture, a également rencontré lors de cette visite, les autorités gouvernementales, des membres de l'Assemblée nationale, des responsables du pouvoir judiciaire, des représentants de la société civile et la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH), qui a été désignée comme Mécanisme national de prévention (MNP), ainsi que les agences de l’Onu présentes dans le pays.
Au terme de sa visite, le sous-comité partagera un rapport confidentiel avec le gouvernement malgache, dans lequel il mentionnera ses observations et recommandations sur la manière de prévenir la torture et les mauvais traitements des personnes privées de liberté.
Le gouvernement malgache devrait publier ce rapport pour faciliter un dialogue national transparent, a fait observer le sous-comité.
La délégation onusienne était composée de Juan Pablo Vegas (Chef de délégation - Pérou), Hamet Saloum Diakhte (Sénégal) ; Hamida Dridi (Tunisie) ; et Julia Kozma (Autriche) et était accompagnée de deux spécialistes des droits de l'homme du secrétariat du sous-comité.
Sur les 46 établissements pénitentiaires de Madagascar, seulement 11 chambres de détention, 24 installations sanitaires, 36 cuisines, 26 magasins de stockage, 11 canaux d’évacuation sont jugés acceptables, indique l’ONG "Humanité et Inclusion", qui intervient dans les situations de pauvreté, d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Un cinquième des 30 000 prisonniers que compte le pays, souffrent de graves carences alimentaires, souligne la même source.