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L'Espagne se joint à la procédure pour génocide contre Israël devant la CIJ

L'Espagne a décidé de se joindre à la procédure pour génocide intentée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), a déclaré jeudi le ministre espagnol des Affaires étrangères.

16:09 - 6/06/2024 jeudi
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Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.
Crédit Photo : THOMAS COEX / AFP
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.
"Nous avons pris cette décision à la lumière de la poursuite de l'opération militaire à Gaza"
, a déclaré José Manuel Albares, lors d'un point de presse convoqué en urgence. Et de déclarer:

Nous observons également avec une énorme inquiétude l'expansion régionale du conflit.

L'Espagne a pris cette décision non seulement pour
“permettre à la paix de revenir à Gaza et au Moyen-Orient“,
mais aussi pour son attachement au droit international, a ajouté le chef de la diplomatie espagnole.

"Nous cherchons à soutenir la Cour dans l'application de mesures conservatoires, en particulier en ce qui concerne la cessation des opérations militaires à Rafah pour que la paix revienne, la levée des obstacles à l'entrée de l'aide humanitaire et l'arrêt de la destruction des infrastructures civiles",
a déclaré le ministre.

Avec cette intervention dans la procédure intentée devant la CIJ, a stipulé Albares,
"le seul objectif de l'Espagne est de mettre fin à la guerre et de commencer enfin à avancer dans la mise en œuvre de la solution à deux États, qui est la seule garantie d'instaurer la paix et la sécurité pour les Palestiniens, les Israéliens et la région entière“
.

Les attaques des derniers jours ont montré que les mesures conservatoires
"sont totalement ignorées et sont très loin d'être respectées",
a expliqué M. Albares.

Il a assuré que l'Espagne n'avait
“pas de doubles standards“
et a décidé de se joindre à la procédure contre Israël pour
“exactement les mêmes raisons“
que lorsqu'elle avait rejoint celle intentée par l'Ukraine contre la guerre de la Russie.

Le chef de la diplomatie espagnole n'a cependant pas précisé si l'Espagne reconnaissait la guerre à Gaza comme un
“génocide“
, et a déclaré qu'il appartenait à la plus haute juridiction de l'ONU de résoudre cette question, car son opinion personnelle
“importe peu“.

Albares a annoncé cette décision en pleine période de tension avec les menaces d'Israël de fermer le consulat espagnol à Jérusalem et après la reconnaissance officielle de Madrid de l'État de Palestine – une décision qui a été suivie par l'Irlande, la Norvège et la Slovénie.


Le ministre a déclaré, dans la journée du lundi, que le consulat espagnol à Jérusalem avait un
"statut très particulier et historique"
et existait
"bien avant la création d'un État israélien",
exhortant Israël à respecter ses activités.

L'annonce faite par le chef de la diplomatie espagnole intervient après un bilan d'au moins 40 déplacés palestiniens tués ce jeudi par une frappe aérienne israélienne contre une école abritant des milliers de déplacées dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, selon les autorités de Gaza.


Israël poursuit son offensive brutale contre Gaza depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.


Depuis cette date, au moins 36 586 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont la grande majorité est constituée de femmes et d'enfants, et quelque 83 074 autres ont été blessés, selon le bilan le plus récent des autorités médicales locales.

Près de huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes agglomérations de Gaza ne sont plus que ruines, sur fond d'un état de siège paralysant l'accès de la nourriture, de l'eau potable et des médicaments.


Israël est accusé de “génocide“ devant la Cour internationale de Justice (CIJ), qui a décidé dans sa dernière ordonnance la suspension immédiate des opérations israéliennes contre la ville méridionale de Rafah, où s'entassent plus d'un million de Palestiniens qui s'y étaient réfugiés pour fuir la guerre, avant l'offensive de l'armée israélienne qui a débuté le 6 mai dernier.


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