Les Sénégalais ont commencé à voter dimanche pour élire leur cinquième président lors d'un scrutin à l'issue totalement imprévisible, qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical après trois années d'agitation et de crise politique.
Comme les autres électeurs, elle a choisi parmi les 19 bulletins disponibles (dont ceux de deux candidats qui se sont désistés) et, après un passage par l'isoloir, a glissé son suffrage dans l'urne, puis a trempé sun doigt dans l'encre rouge, règle imposée pour empêcher que des électeurs ne votent deux fois.
Des dizaines d'électeurs attendent dans le calme leur tour devant ce bureau installé dans une école ombragée grâce à quelques arbres, comme devant les autres bureaux où se trouvaient les journalistes. Un certain nombre d'électeurs qui s'étaient réveillés pour la prière matinale du mois de jeûne avant le lever du jour se sont ensuite rendus directement dans les bureaux.
Quelque 7,3 millions d'électeurs sont appelés à choisir, dans environ 16.000 bureaux de vote à travers le pays et à l'étranger, entre le candidat du pouvoir Amadou Ba et 16 concurrents, parmi lesquels une femme ainsi que l'antisystème Bassirou Diomaye Faye.
Ils affirment tous deux pouvoir l'emporter dès dimanche sans passer par un second tour, qui paraît probable mais dont la date n'est pas fixée. L'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, 68 ans, est cité comme outsider.
Les bureaux sont ouverts jusqu'à 18H00 (locales et GMT). De premiers résultats provisoires officieux pourraient être publiés dans la nuit.
Le scrutin est suivi avec attention, le Sénégal étant considéré comme l'un des pays les plus stables d'une Afrique de l'Ouest secouée par les putschs. Dakar maintient des relations fortes avec l'Occident tandis que la Russie renforce ses positions alentour.
Les Sénégalais devaient initialement voter le 25 février, mais le report du vote a déclenché des violences qui ont fait quatre morts. Plusieurs semaines de confusion ont mis à l'épreuve la pratique démocratique du Sénégal, jusqu'à ce que soit arrêtée la date du 24 mars. La campagne a été réduite à deux semaines, en plein mois de jeûne musulman.
Le président sortant, aux commandes depuis 12 ans et largement reconduit en 2019, ne se présente pas à sa réélection.
"Gagnant-gagnant"
Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées, mettant à mal l'image du pays, injustement selon le gouvernement.
Possibles tensions
MM. Sonko et Faye, détenus pendant des mois, ont été libérés le 14 mars après l'ouverture de la campagne. M. Sonko, disqualifié de la présidentielle, s'est mis au service de son second M. Faye.
Le Sénégal pourrait rejoindre en 2024 le cercle des producteurs de gaz et de pétrole.