Les médias iraniens ont annoncé lundi matin la mort du Président iranien, Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian dans l'accident, la veille, de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran.
Cette annonce ouvre une période d'incertitude politique en Iran, un acteur majeur au Moyen-Orient, région secouée par la guerre entre Israël et la Palestine.
Inquiétude internationale
La perspective de découvrir vivants le Président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit.
Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d'Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du Président et trois membres d'équipage.
Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour.
La Constitution prévoit que, en cas de décès, le Président est remplacé par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.
Aide étrangère
À la demande de Téhéran, Moscou avait annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu'un hélicoptère. Le Président Vladimir Poutine s'est entretenu avec l'ambassadeur d'Iran en Russie, selon l'agence de presse officielle Tass.
L'appareil, un Bell 212, faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où M. Raïssi devait rejoindre Téhéran.
La télévision d'État a diffusé des images de fidèles en train de prier pour la santé du Président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (nord-est), cité natale de M. Raïssi.
Portrait
M. Raïssi s'est rendu dimanche dans la province d'Azerbaïdjan oriental, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays.
Au cours d'une conférence de presse commune, il a de nouveau apporté son soutien au Hamas face à Israël.
Nous pensons que la Palestine est la première question du monde musulman.
Remontant rapidement les échelons, Raïssi est devenu procureur général adjoint de Téhéran à l'âge de 25 ans.
L'ancien Président iranien faisait partie d'un comité de quatre membres qui, sous la direction du leader révolutionnaire iranien, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, a prononcé des condamnations à mort contre des opposants au régime, emprisonnés en 1988.
En 1994, Raïssi a été nommé chef de l'Inspection d'État, poste qu'il a occupé pendant 10 ans.
En 2004, Raïssi a été nommé premier chef adjoint du pouvoir judiciaire. Il est ensuite devenu procureur général de l'Iran en 2014 et a été nommé chef du sanctuaire et de la fondation de l'Imam Reza à Mashhad, par Khamenei en 2016.
Raïssi s'est également présenté comme candidat aux élections présidentielles du 19 mai 2017, mais avait perdu face au Président sortant, Hassan Rouhani.
Le 18 juin 2021, Raïssi a largement emporté les élections présidentielles, obtenant 62 % des voix et devenant ainsi le 8ᵉ président iranien.