Les appels à armer la population se multiplient au Soudan avec l'avancée des paramilitaires vers le sud, faisant planer le spectre d'une guerre civile totale dans un pays déjà ravagé par huit mois de conflit entre les généraux rivaux.
Après s'être emparés de la majeure partie de l'Etat d'al-Jazira et de sa capitale Wad Madani, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo ont continué leur percée vers le sud et se sont emparés de territoires dans l'Etat voisin de Sennar.
Cette course à l'armement auprès des populations fait craindre une militarisation à grande échelle.
Et ce chiffre est, selon toute vraisemblance, largement sous-estimé tant des pans entiers du pays sont coupés du monde.
"Former les jeunes au port d'armes"
La situation est particulièrement critique au Darfour (ouest). Cette région, la plus touchée par les combats avec la capitale Khartoum et le Kordofan (sud), a connu un conflit sanglant dans les années 2000 ayant fait 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.
Dans cette vaste région, affirmait déjà l'ONU en mai, des civils armés et des combattants tribaux ou rebelles ont rejoint les affrontements entre camps rivaux.