Le Sri Lanka, en faillite, a annoncé jeudi approuver un investissement de 442 millions de dollars de la part du conglomérat indien Adani, dans la tourmente sur les marchés après avoir été accusé de fraude.
Il s'agit du premier investissement étranger majeur au Sri Lanka depuis que le pays s'est déclaré en défaut de paiement au mois d'avril.
L'Agence du gouvernement en charge des investissements étrangers (BOI) a expliqué qu'Adani Green Energy, filiale d'Adani spécialisée dans les énergies renouvelables, allait construire deux fermes à éoliennes dans le nord de l'île.
Le ministre de l'Energie sri-lankais Kanchana Wijesekera a affirmé avoir rencontré mercredi des représentants d'Adani à Colombo, la capitale du Sri Lanka, afin de finaliser le projet de ferme éolienne. Et d'ajouter:
Nous nous attendons à ce que les centrales électriques soient commandées d'ici décembre 2024.
Cette annonce survient après qu'une société américaine d'investissements a accusé le mois dernier Adani de fraude et de manipulation des marchés. Le groupe a eu beau rejeter les allégations, il a dévissé sur les marchés et perdu 120 milliards de dollars en valeur.
En 2021, le conglomérat Adani avait déjà hérité d'un projet stratégique de 700 millions de dollars (environ 659 millions d'euros) pour un terminal portuaire à Colombo.
Cette concession avait été largement interprétée comme une réponse aux préoccupations croissantes de New Delhi face à l'influence grandissante de la Chine dans la région Gautam Adani, à la tête du conglomérat, avait été mandaté par le gouvernement indien.
Adani construit depuis une jetée de 1,4 kilomètre de long et 20 mètres de profondeur juste à côté d'un terminal opéré par la Chine au port de Colombo, le seul capable de recevoir des conteneurs en eau profonde entre Dubaï et Singapour.
En 2019, un projet de la Banque asiatique du développement de 12 millions de dollars pour des éoliennes dans le détroit de Palk, entre le Sri Lanka et l'Inde, avait été attribué à la Chine puis annulé après des objections indiennes.
Pékin est le premier prêteur officiel du Sri Lanka, avec 52% des crédits bilatéraux accordés et Colombo est dans l'attente de garanties financières chinoises pour obtenir du FMI un renflouement de 2,9 milliards de dollars.