Le conglomérat du magnat indien Gautam Adani a perdu plus de 100 milliards de dollars en valeur depuis les accusations de fraude comptable portées la semaine dernière et le cours de plusieurs de ses titres a continué de plonger jeudi.
Les échanges de titres de plusieurs entreprises de l'empire Adani ont été suspendus jeudi après un plongeon du cours dès l'ouverture de la Bourse de Bombay.
La déroute de ses titres fait suite aux accusations de fraude comptable portées par la société d'investissements américaine Hindenburg Research la semaine dernière.
Selon l'agence Bloomberg, cette affaire a fait perdre 104 milliards de dollars de la valeur des entreprises cotées du conglomérat, et la fortune personnelle d'Adani a fondu de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
M. Adani a en conséquence perdu son titre d'homme le plus riche d'Asie et se place à présent au 16e rang du classement des grandes fortunes mondiales établi par Forbes en temps réel.
Actifs robustes
Cette vente était censée contribuer à réduire les niveaux d'endettement préoccupants de l'entreprise et à restaurer la confiance en élargissant sa base d'actionnaires.
Parmi les souscripteurs de cette cession se trouvaient notamment les magnats Sajjan Jindal et Sunil Mittal, a rapporté Bloomberg News, citant des sources ayant requis l'anonymat.
Selon l'agence Bloomberg, ce plongeon serait lié à une information selon laquelle le groupe bancaire Credit Suisse avait cessé d'accepter les obligations du conglomérat Adani comme garantie collatérale pour les prêts sur marge accordés à ses clients de la banque privée.
Interrogé par l'AFP, Credit Suisse n'a pas souhaité faire de commentaires.
Depuis d'autres groupes bancaires comme Citigroup aux États-Unis ont fait de même, toujours selon Bloomberg.
Pas de risque systémique
M. Adani, 60 ans, a vu son empire se développer à vitesse grand V, le cours d'Adani Enterprises s'étant envolé de plus de 1.000% ces cinq dernières années.
Le magnat a fait fortune dans les ports et le commerce des matières premières. Il dirige aujourd'hui le troisième plus grand conglomérat de l'Inde avec des intérêts allant de l'exploitation du charbon et des huiles comestibles, aux aéroports et aux médias.
Selon Srinath Sridharan, analyste indépendant des marchés, cette crise est un test pour les régulateurs financiers indiens.
La Banque centrale indienne a demandé aux prêteurs des détails sur leur exposition au groupe Adani, a rapporté Bloomberg.
Le Parlement a dû être ajourné jeudi matin après des éclats répétés de députés exigeant du gouvernement un débat sur Adani et le niveau d'exposition des banques du secteur public et des institutions financières.