Le chef de la diplomatie américaine s'est entretenu avec l'opposant vénézuélien Gonzalez

12:1131/12/2024, Salı
AFP
Edmundo Gonzalez Urrutia, lors d'une manifestation après un appel à des protestations mondiales contre les résultats de l'élection contestée au Venezuela, le 28 septembre 2024 à Madrid.
Crédit Photo : JAVIER SORIANO / AFP
Edmundo Gonzalez Urrutia, lors d'une manifestation après un appel à des protestations mondiales contre les résultats de l'élection contestée au Venezuela, le 28 septembre 2024 à Madrid.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est entretenu lundi avec l'opposant vénézuélien Edmundo Gonzalez Urrutia, reconnu par Washington comme le président élu du pays, a indiqué le département d'Etat américain.

"M. Blinken s'est entretenu aujourd'hui avec le président élu Edmundo Gonzalez Urrutia et Maria Corina Machado, dirigeants de l'opposition démocratique vénézuélienne"
, a annoncé le département d'Etat dans un communiqué.

Lors de cet entretien, il a
"réaffirmé l'engagement des États-Unis à soutenir la volonté du peuple vénézuélien telle qu'elle s'est exprimée dans les urnes, le rétablissement pacifique de la démocratie au Venezuela et la libération de tous les prisonniers politiques injustement détenus"
, peut-on lire dans le texte.

Les propos d'Antony Blinken
"ne sont pas surprenants, venant d'un fonctionnaire d'un gouvernement sortant qui a profondément échoué"
, a réagi le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Yvan Gil, en faisant référence à l'échec des démocrates américains face à Donald Trump à l'élection présidentielle de novembre.

"Son désespoir le pousse à soutenir la pire opposition que le Venezuela ait connue au cours des 25 dernières années, une opposition déconnectée, terroriste et sans leader"
, a-t-il encore déclaré sur Telegram.

La réélection de Nicolas Maduro lors de la présidentielle du 28 juillet, pour un troisième mandat de six ans, a été vivement contestée par l'opposition, qui estime que son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, l'a emporté avec plus de 67% des suffrages. La prestation de serment de M. Maduro est prévue le 10 janvier.

Outre les Etats-Unis, l'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro, élu depuis 2013 après des scrutins contestés.


La proclamation de sa victoire a entraîné des protestations et des affrontements avec les forces de l'ordre, faisant 28 morts et près de 200 blessés.


Plus de 2.400 personnes ont été arrêtées au cours des troubles ayant suivi l'élection, accusées notamment de terrorisme et d'incitation à la haine puis enfermées dans des centres de haute sécurité
.

Le parquet général vénézuélien, qui affirme avoir toujours respecté les procédures en vigueur, a entamé à la mi-novembre une révision des dossiers, ce qui a conduit selon lui à la libération de près de 1.400 détenus, parmi lesquels tous les mineurs arrêtés lors de la crise post-électorale.


Entre le 26 et le 30 décembre,
"413 révisions"
ont été
"demandées et acceptées"
, ce qui porte le nombre total de libérations à
"1.369"
, a-t-il annoncé dans un communiqué lundi.

Des militants des droits de l'Homme ont dévoilé ce même jour un rapport sur les conditions de détention des
"prisonniers politiques"
au Venezuela, jugées
"inhumaines"
et qui ont
"empiré"
depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro.

Dans un rapport intitulé
"Prisons injustes, cellules inhumaines"
, le Comité pour la liberté des prisonniers politiques CLIPPVE
"examine les conditions carcérales des prisonniers politiques au Venezuela, qui ont empiré dans le contexte post-électoral de 2024"
.

"Au fait d'être arbitrairement détenus et injustement emprisonnés s'ajoute la souffrance exponentielle qu'ils endurent en raison des conditions d'emprisonnement dures et inhumaines auxquelles ils sont soumis"
, affirme le rapport, publié sur le site de l'ONG de défense des droits de l'Homme Provea, et se basant sur des entretiens réalisés avec d'anciens détenus.

Le rapport évoque des
"tortures physiques et psychologiques"
et le fait que les prisonniers soient soumis à un
"isolement prolongé et à l'impossibilité de contacter les membres de leur famille ou leurs avocats"
.

Il fait également état de nourriture
"souvent infestée d'insectes, avariée ou insuffisamment cuite"
, avec des rations
"minuscules et insuffisantes"
.

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