Soudan: les autorités déclarent une épidémie de choléra

11:3018/08/2024, Pazar
MAJ: 18/08/2024, Pazar
AFP
Un homme désinfecte un centre d'isolement rural où des patients sont traités pour le choléra à Wad Al-Hilu, dans l'État de Kassala, dans l'est du Soudan, le 17 août 2024.
Crédit Photo : AFP /
Un homme désinfecte un centre d'isolement rural où des patients sont traités pour le choléra à Wad Al-Hilu, dans l'État de Kassala, dans l'est du Soudan, le 17 août 2024.

Le ministre soudanais de la Santé a déclaré une épidémie de choléra alors que des pluies diluviennes frappent depuis plusieurs semaines le Soudan, pays ravagé par plus de seize mois de guerre.

"Nous déclarons l'épidémie de choléra en raison des conditions climatiques et de la contamination de l'eau potable",
a indiqué Haitham Ibrahim dans un enregistrement vidéo diffusé par son ministère.

Cette décision a été prise en concertation
"avec les autorités sanitaires de l'État de Kassala, les agences de l'ONU et des experts"
suite à la
"découverte par le laboratoire de santé publique du virus du choléra",
a-t-il ajouté.

Les États de Kassala et Gedaref, dans l'est du Soudan, sont particulièrement touchés par l'épidémie, a déclaré le ministre, qui n'a pas précisé le nombre de cas détectés.

Depuis plusieurs semaines, le Soudan est frappé par des pluies torrentielles ayant provoqué le déplacement de milliers de personnes et apportant leur lot de maladies, avec une hausse des cas de diarrhée, en particulier chez les enfants.


Dans l'État de Kassala, particulièrement touché, les autorités ont réclamé une aide
"urgente" et "immédiate"
de la communauté internationale.

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par le bacille '
Vibrio cholerae'.

La maladie provoque des diarrhées et une déshydratation sévère pouvant engendrer la mort en quelques heures.


Du 1er janvier au 28 juillet 2024, 307 433 cas de choléra et 2 326 décès ont été signalés dans 26 pays, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au Soudan, une guerre oppose depuis avril 2023 l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo.


Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées dans ce conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l'ONU.

Ils ont également été accusés de pillages et d'entrave à l'aide humanitaire, ainsi que d'avoir presque détruit un système de santé déjà fragile.


Alors que le pays est plongé dans "l'une des pires crises humanitaires de mémoire récente", selon l'ONU, la grande majorité des opérations humanitaires ont été interrompues.


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