Des débris sont toujours entassés, l'électricité coupée, la nourriture et l'eau potable rationnées: près de deux semaines après le passage du cyclone Chido, les habitants du nord-ouest de l'archipel français de Mayotte, dans l'océan Indien, disent se sentir "abandonnés" et attendent des aides.
Dans le village, la première distribution de nourriture a eu lieu mercredi matin. Après une longue file d'attente, les habitants sont repartis avec quelques boîtes de conserve, du sucre, de la farine et deux bouteilles d'eau minérale.
On reçoit trop peu de nourriture. Et pour les déchets, les débris, c'est pareil, on se débrouille tout seuls.
D'un village à l'autre, les routes sont bordées de branches et de tôles. Les arbres qui apportaient autrefois ombre et verdure ne sont plus que des troncs effilés: par endroits, le paysage rappelle les paysages lunaires après les feux de forêt.
"On s'entraide"
Sur la plage qui longe la commune d'Acoua se dressent de longs tas de tôle, de branches et de débris soufflés par le vent. Lassés d'attendre un déblayage qui tarde à venir, des habitants se sont mis au travail.
En robe rouge et gants de chantier, Harouna Nadjaria, 46 ans, fait brûler sur le sable des branches de palmiers arrachées. Près du brasier, son fils sépare la tôle et les métaux des ordures dont s'échappe une odeur âcre.
Harouna Nadjaria explique:
Personne n'est venu déblayer, alors on essaye de faire ce que l'on peut. De grosses pluies arrivent, si on laisse ça comme ça, tout peut se répandre dans les rues ou bien pourrir ici.
Un peu plus loin, installé près de l'océan sous un abri en tôle, Chaydou Hamidouni, 45 ans, soupire:
On s'organise avec nos propres moyens, on s'entraide. Chacun vole avec ses ailes.
"Effet de communication"
À Mtsamboro, au nord d'Acoua, l'électricité est toujours coupée mais de l'eau coule depuis deux jours au robinet. L'eau potable, par contre, fait encore défaut.