Mali: changement des noms des rues et des places de Bamako faisant référence à la France et à la CEDEAO

16:2725/12/2024, mercredi
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Selon le décret, 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics ont été rebaptisés au Mali.
Crédit Photo : ANNIE RISEMBERG / AFP
Selon le décret, 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics ont été rebaptisés au Mali.

Le Mali poursuit son processus de rupture symbolique avec son passé colonial et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Les autorités de la transition ont officialisé, par un décret présidentiel daté du 13 décembre, le changement de noms de nombreuses rues, places et établissements publics à Bamako.


Une démarche de réappropriation historique


Selon ce décret, 11 boulevards, 15 avenues, 5 rues, une place publique et 3 établissements publics ont été rebaptisés. L’objectif, selon les autorités, est de rendre hommage aux figures historiques nationales et africaines, tout en marquant un tournant dans l’histoire contemporaine du pays.

Ainsi, l'avenue CEDEAO devient l'avenue de l'AES (Alliance des États du Sahel), tandis que la place du sommet Afrique-France est désormais nommée place de la Confédération des États du Sahel.


L’avenue Joost Van Vollenhoven, portant le nom d’un ancien administrateur colonial français, a été renommée avenue du Général Moussa Traoré, et la rue Faidherbe devient rue Mamadou Lamine Dramé, en hommage à un héros de la résistance africaine.


Une rupture avec la France et la CEDEAO


Depuis le coup d'État du 18 août 2020, qui a destitué Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali s’est engagé dans une politique de rupture avec la France. Cette volonté s’est manifestée par la dénonciation des accords de défense, le retrait des forces françaises Barkhane, la fermeture de l’ambassade de France à Bamako et la suspension des activités des ONG françaises.

Le choix de ces nouveaux noms illustre également une volonté d'affirmer une solidarité régionale à travers des références à des entités africaines telles que l’AES, tout en rompant symboliquement avec la CEDEAO, perçue comme un acteur hostile dans le contexte des sanctions économiques imposées au pays.


Un signal fort pour l'identité malienne


Cette initiative de rebaptisation marque une nouvelle étape dans la quête d’une identité malienne ancrée dans son histoire et tournée vers l’avenir. Les autorités affirment ainsi leur volonté de rendre hommage aux héros locaux et de construire un imaginaire collectif africain éloigné des références coloniales.


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