"Mon père est mort dans les inondations", raconte Amna Hussein, assise avec ses enfants devant une tente blanche flanquée du logo de l'ONU. Comme elle, des milliers de Soudanais ont été déplacés par les pluies torrentielles qui frappent leur pays, ravagé par la guerre.
Depuis une semaine, le nord et l'est du Soudan, plongé dans un conflit entre généraux rivaux depuis avril 2023, sont principalement touchés par les inondations.
Les fortes précipitations, fréquentes entre mai et octobre, provoquent chaque année des inondations qui endommagent les infrastructures, détruisent les récoltes et laissent des familles entières sans abri.
À Kassala, malgré la pulvérisation d'insecticides par les autorités sanitaires, les mouches pullulent dans les camps de déplacés, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les pluies torrentielles apportent également leur lot de maladies, avec une hausse des cas de diarrhée, en particulier chez les enfants, alerte un médecin de Kassala.
Plusieurs fois déplacés
Pour de nombreux déplacés, ce n'est pas le premier départ forcé.
Depuis son déclenchement, la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes.
Selon l'ONU, près de 260 000 personnes ont été déplacées dans l'État de Kassala en raison de la guerre. C'est le cas d'Omar Babiker et de sa famille, qui ont trouvé refuge dans un centre d'accueil à Kassala après l'arrivée des paramilitaires dans l'État d'al-Jazira (centre).
Un seul repas par jour
Les organisations humanitaires ont averti que la saison des pluies pourrait isoler des régions entières, compliquant davantage les secours.
Les précipitations et inondations risquent d'être particulièrement dévastatrices, alors que la guerre a contraint des millions de déplacés à se réfugier dans des zones inondables.
Certaines personnes ont été déplacées trois ou quatre fois depuis le début du conflit.
À l'ouest de Kassala, des tentes blanches s'étendent sur cinq kilomètres carrés.