Crédit Photo : Hagen Hopkins / POOL / AFP
Le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon et le Premier ministre chinois Li Qiang au siège du gouvernement à Wellington en Nouvelle-Zélande, le 13 juin 2024.
Le Premier ministre chinois Li Qiang a exprimé jeudi son souhait de renouveler "l'amitié traditionnelle" avec la Nouvelle-Zélande, marquant le début d'une tournée qui l'amènera également en Australie, un allié des États-Unis souvent accusé de vouloir contrer l'influence croissante de la Chine dans la région.
Cette visite de six jours, durant laquelle Li Qiang doit rencontrer ses homologues néo-zélandais Christopher Luxon et australien Anthony Albanese, est la première d'un haut responsable chinois depuis 2017. Li quittera Auckland samedi matin pour rejoindre Adélaïde, en Australie.
À son arrivée à Wellington, un petit rassemblement de soutien a salué le convoi de M. Li, agitant des drapeaux chinois. Pendant son déplacement en Océanie, Li Qiang visitera cinq villes et rencontrera des dirigeants d'entreprises.
Peu après son atterrissage, Li a rappelé, dans un communiqué, les
des échanges commerciaux entre la Chine et la Nouvelle-Zélande. Il a exprimé son souhait de renforcer le commerce, le tourisme et l'investissement entre les deux pays.
La Chine est le principal partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, les consommateurs chinois étant friands de viande, de vin et de lait néo-zélandais. Cependant, les relations se sont tendues ces dernières années alors que la Chine cherche à étendre son influence militaire et diplomatique dans le Pacifique.
"Ne mettez pas tout en péril"
Le nouveau gouvernement néo-zélandais a renforcé ses relations avec l'Australie et les États-Unis et envisage de rejoindre l'alliance militaire Aukus, ce qui est mal vu par Pékin. Geoffrey Miller, analyste en géopolitique à l'Université Victoria de Wellington, estime que la tournée de Li Qiang porte un message clair:
"Ne mettez pas tout en péril."
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Winston Peters avait critiqué en mai la volonté de la Chine de renforcer sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, mettant en garde contre des actions susceptibles de
la sécurité régionale.
M. Miller pense que Li pourrait offrir des "carottes" commerciales pour tenter d'adoucir la position néo-zélandaise et montrer à Wellington
"ce qu'il pourrait perdre"
en rejoignant l'alliance Aukus.
"La Nouvelle-Zélande et la Chine sont engagées sur les sujets où nous avons des intérêts communs et nous nous parlons franchement et de manière constructive sur les sujets où nous avons des divergences"
, a déclaré lundi le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon.
La visite de Li fait suite à celles de plusieurs responsables chinois de haut rang ces derniers mois, notamment le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi début 2024. Elle intervient également après la levée par Pékin de la plupart des barrières commerciales aux exportations australiennes.
Les relations entre la Chine et l'Australie ont été tendues depuis une demande australienne d'enquête en 2020 sur l'origine de la pandémie de Covid-19. Depuis l'arrivée au pouvoir des travaillistes, un réchauffement des relations a permis de lever la plupart des surtaxes sur les produits australiens.
Cependant, en matière de défense, la tension persiste, l'Australie privilégiant une alliance étroite avec les États-Unis dans le Pacifique. Le pacte de sécurité Aukus, incluant la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire à Canberra, est vivement critiqué par Pékin, qui y voit une menace pour sa sécurité.
#Nouvelle Zélande
#Chine
#Australie
#diplomatie
#commerce
#Li Qiang
#Christopher Luxon
#Anthony Albanese
#Winston Peters
#Wang Yi
#Asie