Pour l'IA, les Emirats arabes unis courtisent les Etats-Unis et non la Chine

17:5912/06/2024, mercredi
AFP
Sam Altman, PDG d'OpenAI (à l'écran) s'entretient lors d'un appel vidéo avec Omar al-Olama, ministre d'État chargé de l'intelligence artificielle, de l'économie numérique et des applications de travail à distance, lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, le 13 février 2024.
Crédit Photo : Ryan LIM / AFP
Sam Altman, PDG d'OpenAI (à l'écran) s'entretient lors d'un appel vidéo avec Omar al-Olama, ministre d'État chargé de l'intelligence artificielle, de l'économie numérique et des applications de travail à distance, lors du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, le 13 février 2024.

Les Émirats arabes unis sont "complètement alignés" sur les États-Unis en matière de développement de l'intelligence artificielle (IA), a déclaré mardi à l'AFP le ministre de l'IA du pays riche en pétrole, confirmant ainsi un abandon du rival chinois de Washington.

"Dans le domaine de l'IA aujourd'hui (...), nous devons être sélectifs quant à ceux avec qui nous travaillons"
, a déclaré Omar al-Olama dans un entretien, après qu'une société spécialisée dans ce secteur a obtenu un investissement majeur de Microsoft, renonçant à une offre de Pékin.

"Il va y avoir beaucoup de discussions entre les Émirats arabes unis et les États-Unis"
sur le choix de partenaires dans ce domaine
"mais sur le front de l'IA, je pense qu'il y aura un alignement complet entre les Émirats arabes unis et les États-Unis"
, a estimé l'homme âgé de 34 ans, premier ministre de l'IA au monde, nommé en 2017 par ce pays du Golfe qui ambitionne de devenir l'un des leaders mondiaux dans ce secteur d'ici 2031.

En avril, le géant américain Microsoft avait annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans G42, une société d'IA contrôlée par Tahnoon ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati.

Selon le New York Times et Bloomberg, l'accord fait suite à des négociations entre Washington et Abou Dhabi, au cours desquelles G42 a accepté d'abandonner les partenariats chinois au profit de la technologie américaine. L'IA est devenue un terrain d'affrontement majeur entre les deux puissances, les États-Unis cherchant à conserver leur position de leader dans ce domaine et à empêcher Pékin d'accéder à des données sensibles.


"Acteur mondial"


Le mois dernier, G42, grâce au plus grand superordinateur du monde, a dévoilé Falcon 2, un modèle open source qui rivalise avec les produits américains tels que ChatGPT d'OpenAI. M. Olama estime que les modèles de développement open source, soit une IA avec un code source libre d'accès, surmonteraient tous les obstacles réglementaires de l'Union européenne, qui a introduit une nouvelle loi sur l'IA et a des normes strictes pour la collecte de données, notamment auprès du gouvernement et des sources de soins de santé.
"Mais la loi européenne sur l'IA est très nouvelle. Nous sommes encore en train de l'examiner, de la comprendre et de voir ce qui doit être fait dans ce domaine"
, a-t-il ajouté.

Des représentants de l'industrie et du gouvernement se sont rencontrés mardi lors de l'AI Retreat, un événement de réflexion à Dubaï, durant lequel le ministre a déclaré que les Émirats arabes unis voulaient être un
"acteur mondial"
.

Les Émirats ont également l'intention de produire une industrie de semi-conducteurs pour profiter de la demande croissante de puces d'IA.
"Il y a certainement des discussions et nous sommes ouverts à collaborer avec les bons partenaires, d'où qu'ils viennent, que ce soit en Europe ou aux États-Unis
", a-t-il affirmé. Suite à des informations selon lesquelles Washington restreindrait l'exportation de puces d'IA aux pays de la région, il a déclaré:
"Nous aimerions ne pas être mis dans le même panier que d'autres pays dans ce domaine"
.

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