Le Premier ministre arménien, Nikol Pashinyan, préside une réunion du gouvernement à Erevan, le 15 février 2024.
L'Arménie a suspendu sa participation à une alliance militaire régionale conduite par la Russie, a annoncé le premier ministre du pays.
"Aujourd'hui, nous avons concrètement gelé notre participation à ce traité, à cette organisation. Pour ce qui est de la suite, nous verrons bien"
, a déclaré Nikol Pashinyan lors d'une interview accordée jeudi à la chaîne de télévision française, France24.
Pashinyan a déclaré que l'Organisation du Traité de Sécurité Collective, ou OTSC, qui se compose de six anciennes républiques soviétiques, n'a pas atteint ses objectifs
"en ce qui concerne l'Arménie, en particulier en 2021 et 2022. Et il nous était impossible de tolérer cela sans réagir"
.
Le Premier ministre arménien a ajouté que son pays n'envisageait pas, pour l'instant, de fermer la base militaire russe, qui
"n'a pas été établie dans le cadre"
de l'OTSC, mais dans le cadre d'un autre traité.
Les autres anciennes républiques soviétiques membres de l'alliance sont la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.
Pashinyan a également accusé l'Azerbaïdjan de préparer une nouvelle attaque contre l'Arménie.
"Si l'on considère les déclarations officielles de Bakou, on peut supposer qu'une nouvelle attaque contre l'Arménie est fortement probable et plausible"
, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre arménien a également critiqué l'Azerbaïdjan pour avoir
"protesté publiquement"
contre chaque collaboration entre l'Arménie et la France.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec Pashinyan à Paris, le président Emmanuel Macron a promis le
"soutien continu"
de la France à l'Arménie avec des
"armes de défense".
La France a confirmé, à l'automne 2023, la livraison de matériel militaire à l'Arménie à des fins de défense, notamment des radars.
Les relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sont tendues depuis 1991, lorsque l'armée arménienne a occupé le Karabagh, un territoire internationalement reconnu comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, ainsi que sept régions adjacentes.
L'Azerbaïdjan a libéré la majeure partie de la région au cours de la guerre de l'automne 2020, qui s'est terminée par un accord de paix négocié par la Russie, ouvrant la voie à une normalisation.
En septembre dernier, Bakou a lancé une
"opération antiterroriste"
au Karabagh afin de restaurer
"l'ordre constitutionnel"
, au terme de laquelle les dernières forces séparatistes de la région ont capitulé.
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