L'Agence européenne de l'environnement (AEE) a appelé mercredi à réduire la consommation de pesticides, toujours autant vendus en Europe bien qu'ils polluent l'eau, le sol et l'air, sapent la biodiversité et favorisent le développement de maladies.
Ce sont l'imidaclopride, de la famille des insecticides néonicotinoïdes, et l'herbicide métolachlore qui ont enregistré le plus grand nombre absolu de dépassements dans toute l'Europe, principalement en Italie du nord et dans le nord-est de l'Espagne.
Pour l'homme, l'exposition aux pesticides chimiques, principalement via la nourriture mais aussi l'air dans les régions d'agriculture intensive, est liée au développement de maladies cardiaques, respiratoires et neurologiques, et aux cancers, souligne le rapport.
Dans une étude menée principalement en Espagne, Lettonie, Hongrie, République tchèque et aux Pays-Bas entre 2014 et 2021, au moins deux pesticides étaient présents dans l'organisme de 84% des participants.
Une étude allemande a mis en évidence un déclin de 76% des insectes volants dans les zones protégées sur une période de 27 ans et a identifié les pesticides comme l'un des facteurs de cette baisse.
Dans 11 Etats membres, les ventes de pesticides ont diminué entre 2011 et 2020, les baisses les plus marquées étant observées en République tchèque, au Portugal et au Danemark.
A l'inverse, la Lettonie et l'Autriche ont connu les taux de croissance de ventes les plus élevés. En volume, les plus fortes augmentations ont été enregistrées en Allemagne et en France.
Ces deux pays, avec l'Espagne et l'Italie, représentent les plus grosses quantités vendues pour la plupart des groupes de substances actives et sont les plus gros producteurs agricoles de l'UE, un secteur qui fait valoir que le recours aux pesticides est nécessaire au rendement de ses cultures.
Selon l'AEE, 83% des sols agricoles testés dans le cadre d'une étude réalisée en 2019 contenaient des résidus de pesticides.
Un rapport de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) publié mercredi montre qu'en 2021, 96% des denrées analysées ne dépassaient pas les limites autorisées de résidus en pesticides.
Le pamplemousse, un fruit principalement importé, était la denrée la plus touchée par les dépassements et de nouveaux contrôles de ce produit ont été introduits, a précisé l'EFSA.