La justice péruvienne réclame la détention de Toledo, chef d'Etat entre 2001 et 2006, aujourd'hui âgé de 77 ans, soupçonné d'avoir perçu des dizaines de millions de dollars du groupe de construction brésilien Odebrecht, au coeur d'un vaste scandale en Amérique du Sud, en échange de l'obtention de marchés publics.
Une cour d'appel a rejeté mardi un énième recours de l'ex-président pour tenter d'empêcher son extradition, que le Pérou réclame depuis 2018 et qui a été autorisée par Washington en février.
Il avait été arrêté en 2019 aux Etats-Unis, où il résidait après avoir travaillé à l'université de Stanford. Initialement incarcéré, il avait ensuite été assigné à résidence à son domicile de San Francisco, avec obligation de porter un bracelet électronique.
Poursuivi pour corruption et blanchiment d'argent au Pérou, M. Toledo clame son innocence. Un de ses anciens collaborateurs, ainsi qu'un ex-représentant du géant du BTP Odebrecht, affirment eux qu'il a reçu des pots-de-vin de l'argent de la part du groupe.
Odebrecht a reconnu avoir versé des pots-de-vin au Brésil et dans d'autres pays d'Amérique latine dans le cadre du scandale Lava Jato, pour lequel des dizaines de politiciens et d'hommes d'affaires latino-américains sont en prison.
M. Toledo fait partie d'une liste d'ex-chefs d'Etat péruviens poursuivis ou condamnés pour corruption dans diverses affaires: Alberto Fujimori (1990-2000), Ollanta Humala (2011-2016), Pedro Pablo Kuczynski (2016-2018), Martin Vizcarra (2018-2020) et Pedro Castillo (2021-2022).