Cette enquête est une extension d'une enquête en cours visant les deux responsables ainsi que l'ex conseiller de M. Castillo, Henry Shimabukuro, pour financement illégal d'organisations politiques, blanchiment d'actifs et organisation criminelle, a précisé le parquet sur Twitter mardi soir.
Selon des médias locaux, l'ex conseiller a fourni des enregistrements, des photographies et des copies de conversations sur la messagerie WhatsApp dans lesquels intervient Mme Boluarte.
L'annonce du parquet intervient alors que le Parlement s'apprête à débattre jeudi d'une motion de destitution visant la présidente. Son adoption est cependant improbable car elle nécessiterait 52 voix et la gauche qui l'a présentée n'en compte que 35.
Depuis décembre, 49 civils ont été tués dans les affrontements ainsi que sept membres des forces de l'ordre, selon le Défenseur du peuple.
M. Castillo, accusé d'avoir tenté un coup d'Etat en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir, a été placé en détention préventive pour 36 mois. Le parquet estime qu'il était notamment à la tête d'un réseau de corruption, de blanchiment d'argent et de trafic d'influence, constitué de son environnement familial et politique.
La destitution de M. Castillo et son remplacement par son ancienne vice-présidente avaient embrasé le pays. Ses soutiens, paysans pauvres du Sud du pays avec des origines indigènes comme lui, ont manifesté plusieurs semaines durant, bloquant routes et aéroports. Les affrontements violents avec la police ont fait 54 morts et environ 600 blessés.