Trois personnalités de la société civile guinéenne emprisonnées sous la junte au pouvoir ont refusé lundi soir d'être libérées contre l'engagement de renoncer à militer, a indiqué le collectif d'avocats qui les défend.
L'offre rapportée par le collectif a été soumise à Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah, alors que des leaders religieux s'emploient depuis des semaines à renouer les fils du dialogue entre la junte et l'opposition. Elle a été faite à la veille du début d'une série de manifestations à l'appel de l'opposition à Conakry et dans le pays.
La libération des trois hommes ainsi que de tous les prisonniers qualifiés de politiques par l'opposition fait partie des revendications primordiales des organisateurs. L'opposition exige aussi l'ouverture d'un dialogue crédible en vue d'un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la levée de l'interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022.
Ils exigent l'ouverture immédiate de leur procès (...) à défaut leur remise en liberté.
Les trois détenus sont des responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Le FNDC est l'une des rares voix restantes de contestation face à la junte qui a prononcé sa dissolution.
Foniké Mangué et Ibrahima Diallo sont détenus depuis juillet 2022, Mamadou Billo Bah depuis janvier 2023.
La Guinée est dirigée depuis 2021 par une junte qui a pris le pouvoir à la faveur d'un des putsch qu'a connus l'Afrique de l'Ouest depuis août 2020.
Les militaires ont consenti sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d'ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
L'opposition a été confrontée sous la junte à l'arrestation d'un certain nombre de ses dirigeants et au lancement de poursuites judiciaires contre d'autres.