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France: Le policier jugé pour violences sur Taha Bouhafs déjà condamné pour avoir frappé une collègue

Le policier jugé, à partir de ce mercredi, pour violences volontaires sur le journaliste Taha Bouhafs, a déjà été condamné pour avoir braqué et frappé une collègue, selon une information rapportée par "Libération".

18:44 - 12/04/2023 Çarşamba
MAJ: 09:07 - 13/04/2023 Perşembe
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Le journaliste français Taha Bouhafs. Crédit Photo: JOEL SAGET / AFP
Le journaliste français Taha Bouhafs. Crédit Photo: JOEL SAGET / AFP

Le brigadier Maxime Demaire, âgé de 34 ans, avait été muté à Troyes (Aube) en 2020, après son interpellation musclée, en 2019 à Alfortville, du journaliste Taha Bouhafs qui couvrait le blocage d'un entrepôt Chronopost à Alfortville (Val-de-Marne) et à la suite de la publication sur les réseaux sociaux de l'adresse, de l'identité, et de la photo de l'ancien membre de la brigade anticriminalité (BAC).


Libération révèle, qu'après sa mutation, le policier a été condamné pour d’autres violences,
"dans le cadre de sa vie privée"
. Le quotidien rapporte qu'en 2022, le tribunal de Châlons-en-Champagne (Aube) a prononcé contre Maxime Demaire, en première instance, une peine de 18 mois de prison, dont neuf mois avec sursis, et cinq ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique. La peine a, ensuite, été réduite par la Cour d'appel, selon le journal qui rapporte que le brigadier, marié, entretenait une relation amoureuse avec l'une de ses collègues.

Décidant de mettre un terme à cette relation au printemps 2021, Maxime Demaire, agacé par le comportement de sa collègue, rend visite à son domicile à la demande de cette dernière.


Puis la femme
"se positionn
[e]
devant la porte d’entrée pour empêcher Maxime Demaire de partir, lui faisant part à nouveau de ses sentiments et souhaitant connaître les siens. Ce dernier ne répondant et voulant partir, elle le mena
[ce]
de divulguer leur relation à son épouse"
, lit-on dans l'article de Libération, citant le jugement de 2022.

Le brigadier, en colère, casse d'abord des meubles dans la cuisine, alors que la femme lui
"hurle d'arrêter"
et avant que celui-ci ne sorte
"son arme de service portée au niveau de la ceinture et de la 'braquer' sur elle au niveau de sa tête".

"Je suis fou, je t’ai toujours dit que quand je vrillais, je deviens incontrôlable, je vais faire une connerie, je suis fou"
, déclare alors le brigadier, selon le jugement du tribunal de Châlons-en-Champagne, cité par "Libé".

Le journal rapporte, qu'ensuite, la femme tente sans succès de désarmer le policier hors service,
"prenant des coups de genou dans la cuisse gauche".
Puis la policière demande pardon
"le suppliant de ne pas la tuer",
et Maxime Demaire range son pistolet puis attrape la femme
"violemment par le bras gauche pour l’écarter de son passage"
, avant que celle-ci ne le suive à l’extérieur.

Alors, le policier sort
"à nouveau son arme de service en la pointant vers le ciel en disant qu’il allait tirer en l’air"
, selon le jugement cité par le journal, qui précise qu'au cours de l’enquête menée par l’antenne de Metz de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), puis de l’audience devant le tribunal de Châlons-en-Champagne en mars 2022,
"le policier reconnaît avoir sorti son arme, mais nie l’avoir braquée"
sur la femme.

Libération rapporte que les juges ont préféré la version de la plaignante à celle de l'accusé, et que la peine de prison a été assortie de plusieurs peines complémentaires, comme les interdictions, pendant cinq ans, de détenir ou porter une arme, et d’exercer tout métier de la fonction publique.


Le journal rapporte également que la cour d’appel de Reims a confirmé la condamnation du policier, mais réduit la peine de prison à deux ans avec sursis ainsi que l’interdiction d’exercer dans la fonction publique à 30 mois, pour motif de
"situation matérielle, familiale et sociale"
de Maxime Demaire.

Pour rappel, le journaliste Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla molestant un couple de manifestants place de la Contrescarpe, en mai 2018, réalisait, le 11 juin 2019, un reportage sur une manifestation de soutien à des travailleurs sans-papiers dans un centre Chronopost à Alfortville. Taha Bouhafs avait été blessé à l'épaule, ce jour-là, pendant l'interpellation exécutée par le policier Maxime Demaire.


Le journaliste s'était également vu prescrire dix jours d'incapacité totale de travail (ITT) et trois semaines d'arrêt.


Son avocat avait déposé plainte pour
"violences par une personne dépositaire de l'autorité publique".

En réaction à cette démarche judiciaire, le policier avait alors porté plainte pour outrage et rébellion contre Taha Bouhafs. Le journaliste a été relaxé de ces accusations en mai 2021.


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