France: Le CFCM appelle à une "réflexion sérieuse" sur le statut des imams

13:4231/12/2023, Pazar
MAJ: 31/12/2023, Pazar
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Crédit Photo: JOEL SAGET / AFP
Crédit Photo: JOEL SAGET / AFP

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les autorités françaises à engager "une réflexion sérieuse" sur le statut des imams ainsi que sur leur formation dans l'Hexagone.

Par voie d'un communiqué publié ce samedi, l'organisation islamique a réagi à l'annonce faite ce vendredi par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à propos des
"imams détachés".

Le CFCM a, tout d'abord rappelé, que le 18 février 2020, le Président français, Emmanuel Macron, avait annoncé la fin des
"imams détachés
" en janvier 2024 et que cette décision vient d'être rappelée dans un courrier adressé par le ministre de l'Intérieur aux pays concernés, un courrier précisant également le devenir des imams détachés actuellement en France et le cas des imams détachés pour la période du mois de Ramadan.


L'organisation musulmane note que cette question étant régie par différents accords bilatéraux entre la France et les pays concernés,
"le CFCM n'entend réagir que sur les principes généraux qui entourent la question des imams venus de l'étranger sans se prononcer sur les cas d'espèces qui se présentent".

Le Conseil français du culte musulman note qu'environ 270 imams étrangers sont détachés en France, soit moins de 10% de l'ensemble des imams en exercice dans le pays.

Il rappelle ensuite que
"d'une manière générale, tous les cultes de France sont confrontés à un manque de ministres de culte français, et ce, pour des raisons différentes d'un culte à l'autre".
Le CFCM ajoute que
"sur les 7000 prêtres catholiques de moins de 75 ans actifs en France, 2000 viennent de l'étranger".

L'organisation rappelle également que le culte musulman en France
"fait face à de nombreux défis en la matière"
, le CFCM faisant notamment état de
"la précarité du statut de l'imam et l'incapacité financière de nombreuses mosquées à recruter des imams avec des salaires décents"
dans l'Hexagone. L'organisation explique ensuite que dans ces conditions,
"il est difficile de susciter des vocations"
à l'intérieur du pays.

"De même, les candidats inscrits dans les modestes instituts de formation existants, n'ont pas le statut étudiant. Ils ne peuvent donc pas prétendre à une vie estudiantine normale ni à un diplôme reconnu à la fin de leurs études",
rappelle aussi l'organisation musulmane, ajoutant qu'il s'agit de
"difficultés, identifiées depuis longtemps
", et celles-ci
"appellent une réflexion sérieuse quant aux solutions possibles".

Notant que ces solutions
"ne sont pas que financières",
le CFCM ajoute qu
'"elles sont aussi d'ordre organisationnel, juridique et législatif".

"Le nouveau CFCM, né de la réforme de l'instance représentative du culte musulman en mars 2023, ainsi que les responsables locaux des centaines de mosquées qu'il représente, entendent prendre toute leur part dans la recherche et la mise en œuvre de ces solutions",
lit-on dans la conclusion du communiqué.

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