Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Crédit Photo: AA
Le pôle crimes contre l’humanité du tribunal de Paris a ouvert une enquête, jeudi, suite au dépôt d'une plainte pour "complicité de disparition forcée", visant le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin et deux préfets, concernant l'expulsion d'un Tchétchène en Russie en avril 2021.
Selon l'information rapportée, vendredi par Le Parisien, la décision d'ouverture d'enquête intervient suite à la plainte avec constitution de partie civile, déposée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de l’épouse et des enfants de Magomed Gadaev, qui est décrit par le quotidien comme
"un opposant notoire au dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov mais présenté par les autorités françaises comme affilié à la mouvance islamiste".
Le Parisien rapporté également qu'après de longs démêlés judiciaires et bien que l'individu soit fiché "S", la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) rend le 10 mars 2021 un avis estimant contraire au droit international son éventuelle expulsion vers la Russie.
Malgré cette décision de la CNDA, le ministère de l’Intérieur a pris un arrêté ordonnant l'expulsion de Magomed Gadaev vers Moscou le 8 avril 2021, appliqué le lendemain.
Le journal précise que Gérald Darmanin s’est rendu à Moscou pour discuter des modalités de cette expulsion avec son homologue russe,
"suscitant des critiques d’associations sur le risque de tortures, voire d’exécutions illégales".
La plainte déposée en avril 2021 pour
"complicité de disparition forcée, de détention arbitraire, d’actes de torture et de barbarie",
ainsi que de
"mise en danger délibérée de la vie d’autrui"
vise également Seymour Morsy, alors préfet de la Haute-Vienne et Didier Lallement, alors préfet de police de Paris, selon Le Parisien.
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