Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a annoncé mardi à la presse avoir lancé depuis fin juillet des "tests" en vue de reprendre la distribution d'aide alimentaire dans la région éthiopienne du Tigré, qu'il avait suspendue en mai en raison de détournements.
L'organisation a prévu de déployer des mesures similaires dans d'autres districts du Tigré, ainsi que dans les régions Amhara, Afar et Somali, sans préciser le calendrier.
Entre novembre 2020 et novembre 2022, le Tigré a été le théâtre d'une guerre meurtrière entre les autorités fédérales et les autorités rebelles de cette région du nord de l'Ethiopie.
Durant le conflit, le Tigré et ses six millions d'habitants ont été longtemps privés d'assistance. La distribution d'aide avait progressivement repris, avant sa suspension par le PAM et l'USAID.
Environ 20 millions de personnes, soit 16% des 120 millions d'Ethiopiens, dépendent de l'aide alimentaire, estimait fin mai l'agence humanitaire de l'ONU (Ocha), en raison des conflits et d'une sécheresse historique dans la Corne de l'Afrique qui ont provoqué le déplacement de 4,6 millions de personnes à travers le pays.
De nombreux Tigréens ont été forcés de sauter des repas à cause de la suspension de l'aide alimentaire, d'autres ont dû se prostituer pour se procurer de la nourriture, a estimé vendredi Ocha.
L'Ethiopie accueille aussi sur son sol près d'un million de réfugiés venus majoritairement du Soudan du Sud, de Somalie et d'Erythrée.