La Côte d'Ivoire est confrontée à une crise d'approvisionnement en moutons pour l'Aïd en raison des défis sécuritaires au Sahel, accentuant sa dépendance malgré des initiatives pour renforcer la production nationale.
Au marché d’Adjamé, un quartier d’Abidjan, des centaines de moutons attendent d’être sacrifiés pour l'Aïd, grande fête musulmane célébrée dimanche. Mais les crises qui secouent le Sahel, d'où ils sont importés en majorité, compliquent l’approvisionnement en Côte d’Ivoire.
Yaya Ouattara vend des moutons achetés au Burkina Faso, qu'il a fait venir par camions. Une viande convoitée et dégustée chaque année par les musulmans à l'Aïd. Mais à chaque trajet, il tente d’éviter les groupes armés qui frappent régulièrement ce pays voisin.
"Sérieux défis"
Les trois pays sont en outre dirigés par des régimes militaires, regroupés au sein de l'Alliance des Etats du Sahel (AES), dont les relations sont tendues avec certains voisins, comme la Côte d'Ivoire.
A Niamey, le pouvoir issu d'un coup d'Etat en juillet 2023 a été lourdement sanctionné économiquement et financièrement jusqu'en février par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Au Sénégal, pays majoritairement musulman (94%) qui importe des moutons du Mali et de la Mauritanie, la question de la dépendance se pose aussi.
Mais plusieurs contraintes demeurent: l'urbanisation du sud du pays, le nombre croissant de terres occupées par les cultures fourragères et vivrières, ainsi que les conflits communautaires entre agriculteurs et éleveurs.