La Fête de la Tabaski: Au cœur de la célébration au Cameroun

La rédaction
17:2414/06/2024, vendredi
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Franck Péraise Mballa / Nouvelle Aube
La Fête du mouton revêt une signification spirituelle profonde pour la communauté musulmane camerounaise, au-delà de son aspect commercial.

Ce week-end, le Cameroun s’apprête à célébrer comme l’ensemble de la communauté musulmane du monde la Fête du mouton, également connue sous le nom de Tabaski ou Aïd el-Kébir. Cette importante fête religieuse, observée par plus de 35% de la population camerounaise de confession musulmane, mobilise des millions de personnes à travers le pays.

Chaque année, à l'approche de cette commémoration, une agitation tangible envahit les agglomérations du Cameroun, en particulier dans la métropole Yaoundé. Dans les artères, les marchés aux ovins éphémères fourmillent d'animation, tandis que les marchands de textiles ajustent leurs étals pour satisfaire la clientèle des croyants désirant revêtir leurs plus élégants atours pour l'événement.


Dans le quartier Briqueterie de Yaoundé, où la communauté musulmane est fortement représentée, l’effervescence est palpable. Les boutiques ne désemplissent pas, témoignant de l’importance de cette fête pour les fidèles. Au-delà des achats de moutons et de vêtements, les musulmans camerounais s’échangent des cadeaux, notamment pour les femmes, et se réunissent en famille pour célébrer ensemble cet événement majeur de leur calendrier religieux.


Dans le marché des moutons non loin de là, l'effervescence est palpable. Maurice Dramo, un vendeur occasionnel de moutons et de béliers, se démène pour répondre aux besoins de sa clientèle.
"Je vends des béliers car la fête approche dans trois jours. J'en ai déjà vendu quelques-uns et j'espère en vendre encore plus"
, explique-t-il, les bras chargés de ces animaux qui doivent rester en bonne santé et continuer à être nourris jusqu'à leur vente.

Cependant, cette année, l’approvisionnement de ce marché a été plus lent que d’habitude. Selon Ahmat Souleymane, un berger vendeur de bétail,
"les béliers viennent du Tchad et nous les nourrissons pendant deux mois"
. Cette provenance et ce délai d’engraissement expliquent les prix particulièrement élevés constatés sur le marché.

Le gouvernement estime que le pays a besoin de 290 000 moutons, avec une fourchette annuelle allant de 200 000 à 250 000 têtes. En raison de cette forte demande, les clients doivent faire face à des prix plus élevés que d'habitude. Certains choisissent des races locales, jugées plus abordables par les vendeurs.

La Fête du Mouton revêt une signification spirituelle profonde pour la communauté musulmane camerounaise, au-delà de son aspect commercial. Célébrée deux mois et dix jours après le Ramadan, cette fête est marquée par le sacrifice d'un bélier, en commémoration du geste d'Abraham. Ce rituel, obligatoire pour tous les fidèles musulmans, incarne l'essence même de la Tabaski. Il s'agit d'un moment de joie qui symbolise la fin du pèlerinage à La Mecque, l'un des piliers de la foi islamique.


C’est donc une tradition religieuse profondément ancrée au Cameroun, rassemblant chaque année des millions de personnes autour de valeurs de partage, de rassemblement et de spiritualité. Malgré les défis logistiques et économiques, cette célébration demeure une pierre angulaire de l’identité culturelle et religieuse du pays.


Par
Franck Péraise Mballa

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