Sénégal: Sonko condamne le livre d'une historienne française sur la Casamance, dénonçant "un projet de déstabilisation"

10:194/11/2024, lundi
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Le Premier ministre du Sénégal et Président du parti au pouvoir, le PASTEF, Ousmane Sonko.
Crédit Photo : Page officielle / Média X
Le Premier ministre du Sénégal et Président du parti au pouvoir, le PASTEF, Ousmane Sonko.

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a fermement condamné un livre d'une historienne française sur la Casamance, affirmant qu'il ne sera pas autorisé au Sénégal et dénonçant "un projet de déstabilisation".

Il s'agit du livre
"L'idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal",
écrit par Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France.

"Ce livre-là, personne n'en fera la promotion ici au Sénégal. Si cette Française veut écrire, elle n'a qu'à aller écrire sur la Corse, qui demande son indépendance à la France, ou sur la Nouvelle-Calédonie, mais elle n'a pas à écrire sur le Sénégal",
a déclaré Sonko lors d'un meeting de campagne le 1er novembre à Ziguinchor, capitale de la Casamance.

Sonko a interpellé la France en rappelant un précédent des années 1990, où Jacques Charpy avait témoigné de
"l'appartenance totale et intégrante de la Casamance au Sénégal".

Il a dénoncé ce qu'il perçoit comme une tentative de relancer le débat, qualifiant son régime de
"pro-sénégalais"
et insistant sur la souveraineté du Sénégal.

Et d'ajouter:


On nous sort un livre parce que nous refusons d'être les valets de qui que ce soit.

"Puisqu'ils ne peuvent plus parler d'indépendance, ils glissent sur la notion d'autonomie. On ne veut pas d'autonomie... Nous sommes un État unitaire du nord au sud, de l'est à l'ouest",
a-t-il martelé.

Le Premier ministre a confirmé que le livre serait interdit et dénoncé
"un projet de déstabilisation"
étranger aux préoccupations sénégalaises.

Sonko a également demandé à la France de restituer les archives liées aux crimes coloniaux commis au Sénégal, en particulier celles du massacre de Thiaroye en 1944, et non des documents sur une éventuelle autonomie de la Casamance.

La Casamance, coupée du reste du Sénégal par la Gambie, est secouée depuis 1982 par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) qui réclame l'indépendance.


Cette crise a fait de nombreuses victimes civiles et militaires, et les pourparlers de paix n'ont jamais permis de stabiliser définitivement la région, pourtant dotée d'importants atouts économiques.


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