France: Le CFCM dénonce la responsabilité politique et médiatique "immense" dans la promotion des discours antimusulmans

18:433/11/2024, Pazar
MAJ: 3/11/2024, Pazar
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Des fidèles quittent les lieux après le sermon et la prière du vendredi (Jumu'ah) à la Grande Mosquée de Strasbourg, dans l'est de la France, le 27 septembre 2024. Inaugurée le 27 septembre 2012, la mosquée est devenue depuis un lieu de culte central, accueillant 1 200 fidèles, notamment lors de la prière hebdomadaire du vendredi, à Strasbourg.
Crédit Photo : Abdesslam MIRDASS / AFP
Des fidèles quittent les lieux après le sermon et la prière du vendredi (Jumu'ah) à la Grande Mosquée de Strasbourg, dans l'est de la France, le 27 septembre 2024. Inaugurée le 27 septembre 2012, la mosquée est devenue depuis un lieu de culte central, accueillant 1 200 fidèles, notamment lors de la prière hebdomadaire du vendredi, à Strasbourg.

Le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman) a appelé "à mettre un terme à la banalisation et à la promotion des discours racistes et antimusulmans dans les médias", dans un communiqué de presse publié samedi soir.

L'organisation, qui énumère plusieurs des atteintes islamophobes perpétrées ces dernières semaines, dont le jet, dans la nuit du 1et et 2 novembre, d'un porcelet mort devant la mosquée DITIB (association culturelle franco-turque) de Saint-Usage (Est), l'incendie, le 14 septembre dernier, d'une autre mosquée DITIB à Hagneau (Est), ou encore l'incendie criminel de la mosquée Assounna d'Amiens (Nord),
"dénonce et condamne avec force ces actes haineux et abjects contre les lieux de prière et de recueillement".

De fait, le CFCM appelle
"les autorités à prendre toutes les mesures nécessaires pour la lutte contre la propagation de ces paroles et actions haineuses".

Et de poursuivre :
"Le CFCM note par ailleurs que, malgré la gravité de ces atteintes inadmissibles à la liberté de culte, l'une de nos libertés fondamentales, le traitement que leur réservent nos médias et nos hommes politiques inquiète les musulmans de France. Ces derniers ont l'impression que l'atteinte à la sécurité des lieux de culte est évaluée de manière différente selon la religion des fidèles qui sont visés. Toutes les haines doivent être combattues avec la même ferveur et la même force".


Face à la gravité des faits et à la multiplication des atteintes antimusulmanes invisibilisées, le CFCM conclut son communiqué en appelant à
"mettre un terme à la banalisation et à la promotion des discours racistes et antimusulmans dans les médias qui nourrissent cette violence et l'amplifient".

Samedi matin, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau s'est lui aussi exprimé sur le sujet après l'atteinte de l'association franco-turque de Saint-Usage et indiquait qu'une enquête était en cours concernant l'incendie volontaire de la mosquée d'Amiens.

"Je veux exprimer aux croyants de ces communautés mon soutien et celui de l'Etat. S'attaquer à des lieux de culte est d'une grande lâcheté et relève de la violence barbare",
a-t-il déclaré.

Pour rappel, dans son rapport pour l'année 2023 publié en mars dernier, le CCIE (Collectif contre l'islamophobie en Europe), a fait état d'une alarmante montée de l'islamophobie en France et en Europe avec une hausse relevée de 57% par rapport à 2022.

Parmi les 828 signalements reçus par l'organisation pour l'année 2023, 779 concernaient des actes de discrimination, 237 concernaient des actes de harcèlement moral, 188 des provocations et incitations à la haine (188), 97 des faits de diffamation, 72 des actes liés à la lutte contre la radicalisation et le séparatisme, 64 des injures, 23 des agressions physiques, et 11 des faits de dégradation ou de profanation.


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