Le gouvernement sud-coréen a annoncé lundi avoir lancé la procédure pour suspendre plus de 4.900 médecins internes ayant abandonné leurs postes pour protester contre une réforme des études médicales, un mouvement impopulaire qui a semé le chaos dans les hôpitaux du pays.
Environ 12.000 internes, soit 93% du total, étaient absents de leurs hôpitaux lundi, défiant les mises en demeure du gouvernement pour qu'ils reprennent le travail.
Le ministère de la Santé a annoncé lundi qu'il avait commencé à envoyer des notifications administratives aux médecins grévistes, la première étape avant la suspension de leur licence pour trois mois.
Selon lui, une suspension de trois mois s'accompagne en outre d'un report d'au moins un an de l'obtention, par l'interne sanctionné, de sa qualification de médecin spécialiste.
Il a promis que les médecins qui reprendront le travail immédiatement échapperont à la punition.
En vertu de la loi sud-coréenne, les médecins sont des travailleurs essentiels qui ne peuvent pas faire grève.
Le gouvernement avait donné aux protestataires jusqu'au 29 février pour reprendre le travail, et ordonné une enquête de police sur la mobilisation. Le siège de l'Association médicale coréenne (KMA), à l'origine du mouvement, a été perquisitionné début mars.
Les grévistes protestent contre un projet visant à augmenter de 65% le nombre d'admis en école de médecine à partir de l'année prochaine, soit environ 2.000 personnes par an. Une mesure que le gouvernement juge indispensable pour faire face à la pénurie de personnel de santé et au vieillissement de la population en Corée du Sud.
Mais les partisans de la réforme les accusent d'être surtout inquiets de voir leurs revenus diminuer et leur statut social se dégrader si la concurrence s'accroît.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé des mesures visant à améliorer la rémunération et les conditions de travail des internes, ainsi qu'une révision de la période de travail continue de 36 heures, un des principaux sujets de mécontentement des médecins en formation.