L'accord sur le transit des céréales ukrainiennes en mer Noire expire lundi soir à minuit à Istanbul (21H00 GMT): considéré comme essentiel au ravitaillement mondial, il suscite des négociations tendues pour convaincre Moscou de le reconduire.
Signée en juillet 2022 avec la Russie et l'Ukraine sous l'égide de la Türkiye, pays facilitateur, et des Nations unies, l'Initiative sur les céréales en mer Noire vise à soulager les risques de famine dans le monde en garantissant malgré la guerre la mise sur le marché des productions agricoles ukrainiennes.
Pourquoi et par qui l'accord est-il menacé?
Mardi soir, la Russie a lancé une série d'attaques de drones contre un terminal céréalier de la région d'Odessa (sud de l'Ukraine), qui abrite trois ports clés pour l'exportation des céréales.
Peut-il encore être sauvé?
Nous allons réfléchir à ce que nous allons faire, nous avons encore quelques jours pour cela.
Guterres a adressé mardi une lettre en ce sens au chef du Kremlin, et cet accord était au centre d'une rencontre ONU-UE jeudi et ce vendredi près de Bruxelles.
L'accord est-il efficace?
Destiné à éviter la flambée des prix et les famines dans les pays les plus vulnérables grâce à la mise sur le marché des productions ukrainiennes, il a bénéficié à 45 pays importateurs, en premier lieu la Chine (7,75 Mt), devant l'Espagne (5,6 Mt) et la Türkiye (3,1 Mt), selon le Centre de coordination conjointe qui réunit les quatre signataires, basé à Istanbul.
Le Programme alimentaire mondial a aussi pu fournir 725.000 tonnes de blé à des pays en crise comme l'Afghanistan, l'Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Et aujourd'hui?
Depuis le début du mois de juillet les mouvements de bateaux s'effectuent au compte-gouttes. Entre le 2 et le 13 juillet, sept cargos ont quitté les ports ukrainiens d'Odessa et Tchornomorsk après inspection, selon les données officielles du Centre de coordination conjointe.
À titre de comparaison, il s'agit du trafic quotidien moyen qui était enregistré au mois d'octobre, quand plus de 130 cargos attendaient à l'entrée du Bosphore d'être inspectés pour continuer leur route vers la mer Noire.
Kiev a régulièrement accusé les inspecteurs russes de ralentir volontairement les procédures.