Ramadan: la FFF dément l’interruption du match Angers-Monaco pour cause d'iftar

La rédaction avec
10:1918/03/2025, mardi
AFP
Logo de la Fédération française de football (FFF) sur la façade de son siège à Paris.
Crédit Photo : Thomas SAMSON / AFP
Logo de la Fédération française de football (FFF) sur la façade de son siège à Paris.

La FFF réfute que le match Angers-Monaco ait été interrompu pour permettre aux joueurs de rompre leur jeûne. La polémique relance le débat sur la laïcité et l’islamophobie dans le sport français.

La Fédération française de football (FFF) a démenti que la rencontre de Ligue 1 entre Angers et Monaco, samedi 15 mars, ait été interrompue pour permettre à des joueurs de rompre leur jeûne du ramadan. La polémique a été alimentée par plusieurs responsables politiques de droite et d’extrême droite, qui y voient une atteinte aux principes de laïcité.


Une pause due à une blessure, selon la FFF


"Les joueurs ont profité d'un arrêt de jeu lorsqu'un joueur était blessé pour manger", a expliqué un porte-parole de la FFF. La fédération rappelle que ses règlements interdisent toute pause pour motifs religieux durant un match. Une position en contradiction totale avec celle de l’UEFA et de la Premier League anglaise, où des interruptions sont autorisées pour la rupture du jeûne.

Le match a été interrompu à la 13e minute par l’arbitre Willy Delajod après la blessure de l’Angevin Himad Abdelli. Certains joueurs en ont profité pour boire et s’alimenter brièvement.


Cette scène a rapidement suscité des réactions politiques.

"Match de foot interrompu à cause du ramadan : inacceptable. Plutôt que de soutenir le port du voile dans le sport, la ministre des Sports doit faire respecter la laïcité", a dénoncé Laurent Wauquiez sur X.

François-Xavier Bellamy, eurodéputé Les Républicains, a lui aussi condamné cette pause sur Sud Radio: "C’est un vrai grand moment de rupture avec notre projet français." Il y voit "une volonté de diviser et de fracturer la communauté nationale qui vient notamment de l’agenda islamiste".

Le député du Rassemblement national Matthias Renault a, de son côté, adressé une lettre à la FFF et fustigé "une violation du principe de neutralité et de laïcité en vigueur sur un terrain de foot".

L’islamophobie dans le sport: une exception française


Cette nouvelle polémique s’inscrit dans un climat de tensions croissantes autour de la place de l’islam dans le sport français. Sous couvert de laïcité, la France adopte une position unique en Europe, préférant se priver de talents plutôt que d’adopter des pratiques inclusives. Alors que la FIFA autorise le port du voile sur le terrain et que d’autres pays facilitent la pratique religieuse des athlètes, la France reste campée sur une posture intransigeante.


Le cas du voile dans le sport illustre parfaitement cette logique. Interdit dans les compétitions nationales, il empêche de nombreuses jeunes filles de poursuivre leur passion, au détriment du football féminin. Cette rigidité, largement dénoncée par les instances internationales et les associations de défense des droits humains, alimente un climat islamophobe sous couvert de neutralité.


Face à la polémique, la ministre des Sports Marie Barsacq a tenu à enfoncer le clou:

"L’organisation d’un arrêt de jeu pour motif religieux, comme la rupture du jeûne, serait interdite, car contraire à l'exigence de neutralité qui s’impose aux fédérations sportives chargées d’une mission de service public".

Alors que de nombreux joueurs musulmans évoluent en France, cette rigueur suscite des interrogations. L’Hexagone, qui se veut un modèle d’universalité et d’égalité, continue pourtant d’appliquer des règles que ses voisins jugent discriminatoires.


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