Goma : la fermeture des banques sous l'occupation du M23 aggrave la crise économique dans la région

Crédit Photo : CAMILLE LAFFONT / AFP

Des mineurs se rassemblent autour du mouvement M23 à la mine de Rubay, le 5 mars 2025. Ravagé par un conflit depuis 30 ans, l'est de la RDC détiendrait entre 60 et 80 % des réserves mondiales de coltan, un minerai essentiel pour la fabrication d'équipements électroniques.

Depuis l'arrivée du mouvement rebelle M23 dans la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, les banques et institutions financières ont cessé leurs activités, plongeant la population et les opérateurs économiques dans une crise sans précédent.

Cette situation, qui perdure depuis plusieurs mois, paralyse les transactions monétaires et menace de faire basculer la ville dans une instabilité économique encore plus profonde.

"La situation a changé, nous n'arrivons plus à atteindre la recette d'auparavant, nous demandons à notre gouvernement de rétablir les activités à la normale, que les banques puissent rouvrir afin que le dollar puisse circuler de nouveau", a expliqué David Tsongo, chauffeur de taxi-moto dans la ville de Goma.

Les distributeurs automatiques de billets sont hors service, rendant l'accès à l'argent liquide difficile pour la majorité. L'accès au dollar américain est devenu difficile, et les quelques retraits qui se font sont effectués en francs congolais.

"Obtenir le dollar est devenu comme un miracle, depuis que la guerre a commencé, nous ne travaillons presque plus, nous ne savons pas quoi faire. Le manque de dollar est dû à la fermeture des banques", a déclaré Erick Mulengabyuma, cambiste de la ville de Goma.

Face à cette situation, quelques habitants sont contraints de se rendre dans des pays voisins pour retirer de l'argent à l'aide de leurs cartes bancaires, mais cette solution coûte des frais très élevés.

Devant l'ampleur de cette crise, les habitants de la ville de Goma appellent de toute urgence les autorités et les partenaires internationaux à intervenir pour rétablir l'accès aux services bancaires et aux liquidités, afin d'éviter une catastrophe économique et humanitaire encore plus grave dans la région.

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