Le Premier ministre cambodgien Hun Sen a réclamé mardi un amendement du code électoral qui pourrait exclure à l'avenir ses adversaires politiques en exil, à un mois des élections législatives de juillet que son parti aborde sans opposition.
L'homme fort du petit pays pauvre d'Asie du Sud-Est, au pouvoir depuis 38 ans, veut empêcher de se présenter toute personne qui ne s'est pas rendue aux urnes lors d'un scrutin précédent.
Vous ne pourrez plus vous présenter à vie.
Hun Sen a assuré que cette clause était devenue indispensable, en réponse aux militants qui ont appelé à boycotter les législatives, dans un climat de répression de l'opposition dénoncé par les groupes de défense des droits.
Mi-mai, la commission électorale a refusé d'enregistrer la principale formation d'opposition, le Parti de la bougie, en raison d'un dossier incomplet.
Le dirigeant, âgé de 70 ans et aux méthodes jugées autoritaires, postule pour un nouveau mandat.
Selon ses détracteurs, Hun Sen a fait reculer les libertés fondamentales à l'approche du vote, en utilisant les tribunaux pour bâillonner tout voix critique.
Le principal opposant politique, Kem Sokha, a été condamné début mars à 27 ans de prison pour trahison un verdict dont le politicien, assigné à résidence, a fait appel.
Une autre figure, Sam Rainsy, vit en exil en France depuis 2015 pour éviter la prison en raison d'un certain nombre de condamnations qui, selon lui, sont motivées par des considérations politiques.