"Des poursuites judiciaires ou le bâton": le Premier ministre cambodgien Hun Sen a menacé lundi ceux qui l'accusent de truquer les élections, à six mois des législatives auxquelles il est candidat.
Hun Sen, âgé de 70 ans, dirige d'une main de fer ce petit pays d'Asie du Sud-Est, où ses rivaux font l'objet d'une intense campagne de répression, dénoncée par les groupes de défense des droits humains.
Son mouvement politique, le Parti du peuple cambodgien (PCC), détient tous les sièges du Parlement depuis les élections controversées de 2018. Le PCC aborde comme grand favori le scrutin national prévu en juillet prochain.
Le chef du gouvernement a donné le mot d'ordre à ses avocats de surveiller les discours de ses opposants, et de porter plainte en cas de diffamation présumée.
Le dirigeant et candidat à sa réélection a également rappelé son engagement contre la violence.
De nombreux adversaires de Hun Sen vivent à l'étranger pour éviter la prison suite à de multiples condamnations au Cambodge, comme le leader de l'opposition Sam Rainsy, exilé en France depuis 2015.
Dans le dernier exemple de cet acharnement judiciaire dénoncé par les dissidents, un tribunal a prononcé en décembre des peines de plusieurs années de prison à l'encontre de 36 opposants, dont Sam Rainsy, à l'issue d'un procès de masse.
Le principal parti d'opposition, le Parti de la lumière des bougies (CP), fondé par Sam Rainsy en 1995, a obtenu 18% à des élections locales en juin dernier.
Le vice-président du CP Son Chhay, un allié de longue date de Sam Rainsy, a été condamné à payer 750.000 dollars au PCC pour diffamation contre le parti au pouvoir qu'il accusait de fraude électorale.