Bracelet et sursis pour le conducteur d'une trottinette ayant tué un enfant ukrainien en France

La rédaction
12:2821/11/2023, mardi
MAJ: 21/11/2023, mardi
AFP
Crédit photo: Pixabay / GAIMARD
Crédit photo: Pixabay / GAIMARD

Un conducteur de trottinette électrique qui avait provoqué la mort en France d'un réfugié ukrainien de cinq ans, violemment percuté sur la Promenade des Anglais à Nice, a été condamné lundi à trois ans de prison dont deux avec sursis.

Le tribunal correctionnel de Nice a précisé que l'année de prison ferme de ce père de famille de 46 ans serait effectuée à domicile, sous bracelet électronique.


Le parquet avait requis cinq ans de prison dont trois avec sursis. 

Le 29 juin 2022 vers 19H30, le petit Yan revenait de la plage avec sa mère et son grand frère, quand il a été percuté de plein fouet à hauteur d'un passage piéton. Multiples traumatismes, fractures, rupture du foie: il a été déclaré mort deux heures plus tard.


Selon les conclusions de l'enquête, Pan Xiaoqiang roulait à 53 km/h, alors que les trottinettes électriques doivent être bridées à 25 km/h et que la vitesse est limitée à 20 km/h sur cette portion de la piste cyclable. En roulant deux fois plus vite, M. Pan n'a pas vu l'enfant et il aurait eu besoin de 27 mètres pour s'arrêter. 

Né en Chine et installé en France depuis 25 ans, il a expliqué qu'il n'en avait pas conscience: il avait acheté sa trottinette d'occasion auprès d'un particulier, faisait ce trajet tous les jours entre son domicile et le restaurant où il travaille et n'avait pas l'impression d'aller plus vite que les autres.


À la demande du parquet, le tribunal a d'ailleurs ordonné la publication de la décision, aux frais de M. Pan, sur les lieux du drame.


Sur la célèbre promenade, la séparation est ténue entre le trottoir où les familles déambulent, et le couloir où vélos et trottinettes foncent trop souvent, a relevé Me Pascal De Souza, avocat des parents de Yan.


M. Pan, lui-même père de trois enfants, a reconnu à l'audience:


Je suis responsable de cet accident, c'est ma faute, je roulais trop vite.

"C'est la plus grande tragédie qui pouvait arriver à nos deux familles",
a-t-il insisté, avant d'éclater en sanglots et de s'incliner à plusieurs reprises devant les parents de Yan.

Venus avec un grand portrait de l'enfant, ses parents ont brièvement évoqué à l'audience un fils arrivé tardivement dans leur vie, qui s'appliquait à surmonter le déracinement quelques mois plus tôt après le début de la guerre avec la Russie.


"J'étais venue en France pour protéger mon fils"
, a rappelé sa mère.
"Cet homme était pressé d'aller nourrir ses enfants, et il a tué mon enfant".

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