Biden veut parler à Xi du ballon chinois et dit ne pas chercher de "Guerre froide"
10:2717/02/2023, vendredi
MAJ: 17/02/2023, vendredi
AFP
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Le président américain Joe Biden prend la parole avant une projection du film Till in the East Room of the White House à Washington, DC, le 16 février 2023.
Crédit: MANDEL NGAN / AFP
Joe Biden a indiqué jeudi vouloir "parler" au président chinois Xi Jinping au sujet du ballon chinois abattu le 4 février alors qu'il survolait les Etats-Unis, incident qui a provoqué un nouveau refroidissement des relations entre les deux pays.
"J'espère pouvoir parler avec le président Xi et aller au fond de cette affaire, mais je ne m'excuse pas d'avoir fait abattre ce ballon"
, a-t-il déclaré dans sa première allocution publique sur le sujet.
"Nous ne voulons pas d'une nouvelle Guerre froide"
, a assuré le chef d'Etat.
Le survol du territoire américain par cet aéronef, que Washington a accusé d'espionnage, avait suscité l'annulation in extremis d'une rare visite à Pékin du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.
La Chine avait de son côté exprimé son
"fort mécontentement"
après que la chasse américaine eut abattu l'aéronef, un simple ballon de recherche météo ayant dérivé involontairement dans l'espace aérien américain selon elle.
Pékin avait confirmé avoir refusé un appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin après cette destruction, survenue au large de la Caroline du Sud. La Chine a à son tour accusé des ballons américains d'avoir survolé son territoire, ce que Washington a nié.
Cette décision d'abattre l'aéronef envoie
"un message clair"
, a jugé jeudi Joe Biden:
"toute violation de notre souveraineté est inadmissible". "Si un objet (volant) représente une menace pour la sécurité des Américains, je le ferai abattre"
, a-t-il encore déclaré.
Les relations sino-américaines s'étaient déjà dégradées après la visite en août à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants.
Pékin avait répliqué en menant près de cette île qu'elle revendique des exercices militaires d'ampleur, les présentant comme une réponse aux "provocations" des Etats-Unis.
"Solide" engagement pour Taïwan
Jeudi, le Financial Times a indiqué qu'un haut fonctionnaire du département de la Défense, Michael Chase, s'apprêtait à effectuer une visite à Taïwan.
Contacté par l'AFP, un porte-parole du Pentagone, Marty Meiners, n'a pas souhaité commenter ces informations, soulignant toutefois que l'"engagement" américain aux côtés de Taïwan restait
"solide comme le roc"
face à la
"menace"
chinoise.
Le ministre de la Défense taïwanais, Chiu Kuo-cheng a indiqué vendredi matin ne pas pouvoir
"confirmer à ce stade"
une éventuelle visite américaine, tout en précisant que son pays était disposé à accueillir toute aide pour
"renforcer"
sa défense.
M. Biden a assuré jeudi vouloir
"continuer à parler avec la Chine"
.
"Nous recherchons la concurrence, pas le conflit"
, a-t-il souligné.
L'incident du ballon
"souligne l'importance de conserver des voies de communication ouvertes entre nos diplomates et nos militaires"
, a insisté le président américain.
Il a par ailleurs reconnu, comme d'autres responsables américains avant lui, que
"rien pour l'instant"
ne montrait que trois autres
"objets"
détruits les 10, 11 et 12 février et pour l'heure non identifiés, étaient
"liés au programme chinois de ballons espions"
.
"Ces trois objets sont vraisemblablement liés à des entreprises privées, à des activités de loisirs ou à des institutions de recherche"
scientifique, a dit le président américain.
Joe Biden a ordonné les trois dernières opérations de destruction au nom de la sécurité du transport aérien, qui aurait pu être compromise selon la Maison Blanche par ces "objets" volant à des altitudes proches de celles d'avions de ligne.
Les débris de ces "objets" volants feront l'objet d'une analyse pour déterminer avec certitude leur nature, leur usage ou leur provenance, mais les opérations de récupération s'annoncent incertaines étant donné qu'ils ont été abattus au-dessus d'eaux gelées ou dans des zones reculées, avait précisé mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l'exécutif américain.