Ben-Gvir: "J'autorise la prière à Al-Aqsa où j'aurais construit une synagogue"

La rédaction
13:0326/08/2024, lundi
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Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.
Crédit Photo : Menahem KAHANA / AFP / Archive
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a réitéré, lundi, l'affirmation selon laquelle "la politique (gouvernementale) autoriserait" les prières juives à la mosquée Al-Aqsa, située à Jérusalem-Est occupé.

Toutefois, Ben-Gvir, dirigeant du parti d'extrême droite Pouvoir juif, a accentué la portée de ses déclarations en annonçant son intention de construire une synagogue sur ce lieu saint. Lors d'une interview à la radio militaire israélienne, Ben-Gvir a déclaré:


La politique autorisait les prières sur le mont du Temple (mosquée Al-Aqsa). Il y a une loi favorisant l’égalité entre juifs et musulmans. J’allais y construire une synagogue.

C’est la première fois que Ben-Gvir évoque la création d’une synagogue à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa, après avoir plaidé à plusieurs reprises pour que les Juifs puissent prier dans cette mosquée.


Ses déclarations ont coïncidé avec une augmentation du nombre de colons effectuant des prières lors de leurs incursions à Al-Aqsa, protégés par la police israélienne, qui relève en réalité de l'autorité de Ben-Gvir.

En réponse aux déclarations répétées de Ben-Gvir, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a affirmé que le statu quo à la mosquée Al-Aqsa demeurait inchangé.


La situation actuelle reflète celle qui prévalait avant l’occupation de Jérusalem en 1967, où le Département des dotations islamiques de la ville, affiliée au ministère jordanien des Dotations, gère les affaires de la mosquée, un lieu de prière exclusivement musulman.

Toutefois, depuis 2003, la police israélienne a unilatéralement autorisé les colons à envahir la mosquée Al-Aqsa tous les jours, à l'exception du vendredi et du samedi, sans l’approbation du Département des dotations islamiques.


Effusion de sang


Les incursions répétées de Ben-Gvir et ses déclarations concernant la prière juive à Al-Aqsa ont suscité des réactions de condamnation au sein du monde arabo-musulman ainsi que sur la scène internationale.


Elles ont également provoqué des réticences au sein des partis religieux israéliens qui s’opposent à la prise de contrôle d’Al-Aqsa, craignant que les intrus ne soient pas dignes de ce lieu sacré, les Juifs croyant qu'il abritait le Temple.

Dans ce contexte, Moshe Arbel, ministre de l’Intérieur du parti religieux Shas, a déclaré lundi:
"Le Premier ministre Netanyahu doit agir immédiatement pour remettre Ben-Gvir à sa place, en réponse à ce qu’il avait déclaré ce matin concernant le Mont du Temple"
, comme rapporté par la radio militaire. Arbel a ajouté que
"les propos irresponsables (de Ben-Gvir) mettent à l'épreuve les alliances stratégiques d'Israël avec les pays islamiques qui s’allient dans la lutte contre l’axe du mal iranien"
, Il a averti que
"le manque d'intelligence (de Ben-Gvir) pourrait conduire à une effusion de sang".

Depuis sa prise de fonction en décembre 2022, Ben-Gvir a envahi Al-Aqsa à plusieurs reprises, malgré les critiques venues du monde islamique, arabe et international.

Les Palestiniens affirment qu'Israël intensifie ses efforts pour judaïser Jérusalem-Est occupée, y compris la mosquée Al-Aqsa, et effacer son identité arabe et islamique. Ils considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État, selon les résolutions internationales qui ne reconnaissent ni l’occupation de la ville par Israël en 1967, ni son annexion en 1981.


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