Bangladesh: journée de deuil pour les victimes des violences

13:0230/07/2024, mardi
AFP
Des policiers guident Momotaz Nahar (à gauche), la mère de Nahid Islam, leader du mouvement de réforme des quotas au Bangladesh et chef du groupe Students Against Discrimination, alors qu'elle arrive au bureau de la Detective Branch de la police bangladaise, où Nahid est détenu, à Dhaka le 28 juillet 2024.
Crédit Photo : Munir UZ ZAMAN / AFP
Des policiers guident Momotaz Nahar (à gauche), la mère de Nahid Islam, leader du mouvement de réforme des quotas au Bangladesh et chef du groupe Students Against Discrimination, alors qu'elle arrive au bureau de la Detective Branch de la police bangladaise, où Nahid est détenu, à Dhaka le 28 juillet 2024.

Le gouvernement du Bangladesh a appelé à une journée de deuil mardi pour les victimes des récents troubles ayant fait plus de 200 morts, mais les étudiants ont dénoncé un manque de respect envers leurs camarades tués.

Les manifestations d'étudiants contre les quotas d'emplois dans la fonction publique ont fait au moins 205 morts depuis le début du mois, dont plusieurs policiers, selon un décompte de l'AFP à partir de données de la police et des hôpitaux.


Répression des manifestations


Ces affrontements comptent parmi les plus meurtriers depuis l'arrivée au pouvoir il y a 15 ans de la Première ministre Sheikh Hasina. Pour rétablir l'ordre, son gouvernement a notamment déployé l'armée, coupé l'accès à internet et imposé un couvre-feu. Cette journée de deuil, avec des prières dans les mosquées du pays, a été critiquée par le mouvement Students Against Discrimination (Étudiants contre les discriminations) qui a organisé les premières manifestations.

"Au lieu de rendre la justice pour les meurtres de masse commis par les forces de l'ordre, les étudiants ont été cruellement ridiculisés"
, a déclaré dans un communiqué Mahin Sarker, un des responsables de l'association estudiantine. Selon le journal Daily Star, plus de 10 000 personnes ont été arrêtées depuis le début des violences.

Critiques internationales


Les associations de droits de l'homme, l'ONU et l'Union européenne ont critiqué un usage excessif de la force.
"L'arrestation massive et la détention arbitraire des étudiants protestataires est une chasse aux sorcières menée par les autorités pour réduire au silence tous ceux qui veulent les défier"
, a souligné un responsable d'Amnesty International, Smriti Singh, dans un communiqué.

Contexte des manifestations


La contestation a commencé après la réintroduction en juin d'un système réservant à certains candidats plus de la moitié des emplois de la fonction publique, dont près d'un tiers aux descendants d'anciens combattants de la guerre d'indépendance du Bangladesh. Avec environ 18 millions de jeunes Bangladais sans emploi, d'après les chiffres du gouvernement, cette décision a profondément heurté les diplômés. Pour les détracteurs de ces quotas, ceux-ci visent à réserver des postes au sein de la fonction publique aux proches de la Ligue Awami, le parti de la Première ministre.


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