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Manifestations au Bangladesh: réouverture des usines textiles et des banques

Les usines textiles et les banques ont rouvert leurs portes mercredi au Bangladesh, après que les autorités ont assoupli le couvre-feu imposé pour contenir les affrontements meurtriers déclenchés par des manifestations d'étudiants contre les quotas dans la fonction publique.

13:17 - 24/07/2024 mercredi
AFP
Des personnes circulent sur une route de Dhaka le 24 juillet 2024, après que les autorités ont allégé le couvre-feu imposé pour contenir les affrontements meurtriers déclenchés par les protestations des étudiants sur les quotas d'emploi dans la fonction publique.
Crédit Photo : Munir UZ ZAMAN / AFP
Des personnes circulent sur une route de Dhaka le 24 juillet 2024, après que les autorités ont allégé le couvre-feu imposé pour contenir les affrontements meurtriers déclenchés par les protestations des étudiants sur les quotas d'emploi dans la fonction publique.
"Toutes les usines de confection ont rouvert aujourd'hui (mercredi) à travers tout le pays"
, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), puissant regroupement d'industriels. Les banques, la Bourse de Dacca et certaines administrations ont également ouvert entre 10H00 et 15H00 locales, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Shibli Sadiq.

Le couvre-feu a été assoupli mercredi pour permettre la reprise de certaines activités commerciales, mais il reste en vigueur pour la plupart des Bangladais à raison de 19 heures par jour. Le mouvement étudiant à l'origine des manifestations a été suspendu jusqu'à vendredi au moins, un de ses dirigeants déclarant qu'il ne voulait pas de réformes
"au prix de tant de sang"
.

Au moins 186 personnes sont mortes la semaine dernière au cours de ces troubles, selon un décompte de l'AFP réalisé sur la base des victimes dénombrées par la police et les hôpitaux. La police a arrêté au moins 2.500 personnes depuis le début des violences.

Il s'agit de la pire vague de violences depuis que la Première ministre Sheikh Hasina est arrivée au pouvoir il y a 15 ans. Des milliers de soldats continuent de patrouiller dans les villes de ce pays d'Asie du Sud afin de maintenir l'ordre, alors que la plupart des habitants demeurent privés d'internet, près d'une semaine après la coupure imposée par les autorités la semaine dernière.


Le calme étant revenu dans les rues après plusieurs jours de troubles, les usines textiles, vitales pour l'économie du pays, ont repris leurs activités après avoir reçu le feu vert du gouvernement.
"Nous étions inquiets pour l'avenir de notre entreprise"
, a déclaré à l'AFP Khatun, une ouvrière de 40 ans qui n'a donné qu'un seul nom. Choquée par les violences de la semaine dernière, elle soutient les revendications des étudiants.
"Le gouvernement devrait répondre à toutes leurs demandes"
, estime-t-elle.
"Beaucoup d'entre eux ont été tués. Ils se sont sacrifiés pour les générations futures."

L'industrie de l'habillement a été le principal moteur de l'impressionnante croissance économique du Bangladesh, qui a dépassé l'Inde voisine en matière de produit intérieur brut (PIB) par habitant. Ce pays de 170 millions d'habitants fabrique des vêtements pour des marques occidentales telles que H&M, Levi's, Uniqlo et Zara.


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