Le porte-parole de la Présidence turque, Ibrahim Kalin. Crédit Photo: Adem ALTAN / AFP
Le porte-parole de la Présidence turque, Ibrahim Kalin, a qualifié, jeudi, l'arrestation de Rached Ghannouchi, dirigeant du parti Ennahdha et ancien président de l'Assemblée des représentants du peuple en Tunisie, de "fait inquiétant qui porte un coup au processus démocratique."
"L'arrestation de Rached Ghannouchi, leader du parti Ennahdha et ancien président de l'Assemblée des représentants du peuple en Tunisie (Parlement - ndlr), est un fait inquiétant qui porte un coup au processus démocratique",
a déploré le responsable turc dans un message partagé sur les plateformes des réseaux sociaux.
Cette décision constitue, a-t-il indiqué, un frein à la stabilité de la Tunisie, pays ami et frère de la Türkiye.
"Nous pensons que la reconsidération de la décision et l'établissement d'un environnement politique inclusif sont essentiels pour la cohésion sociale et la stabilité politique, en particulier à la veille de l'Aïd",
a affirmé Ibrahim Kalin.
Mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a fait savoir qu'il s'adresserait aux autorités tunisiennes pour exprimer sa préoccupation au sujet de l'arrestation de Rached Ghannouchi.
"Les autorités en Tunisie ont arrêté le frère Ghannouchi. Nous n'avons pas encore pu joindre l'administration tunisienne par téléphone, mais nous continuerons à essayer de le faire. Lorsque nous y parviendrons, nous leur dirons que nous ne trouvons pas cela approprié",
avait-il assuré au cours d'une interview télévisée.
Rached Ghannouchi, 81 ans, a été arrêté à son domicile à Tunis, lundi, et conduit à la caserne de la Garde nationale d'El Aouina, sur instruction du parquet près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, selon les médias locaux.
Son arrestation survient à la suite de déclarations reprises par des médias locaux, selon lesquelles Ghannouchi aurait affirmé que la Tunisie serait menacée d'une
si l'islam politique y était banni.
Les autorités tunisiennes procèdent, depuis le 11 février 2023, à une vague d’arrestations de personnalités de renom, dont des dirigeants de partis, des journalistes, des magistrats, un homme d’affaires influent, des avocats, des militants politiques, et des syndicalistes.
Le 14 février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed a accusé certains des prévenus d’être impliqués dans un complot contre la sûreté de l’Etat, les tenant, en outre, pour responsables de la pénurie des produits de base et de la flambée des prix.
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