Mali: un opposant condamné, un autre disparu

12:4431/12/2024, Salı
AFP
Issa Kaou N'Djim, opposant malien, a été condamné à deux ans de prison pour ses propos sur les militaires burkinabè, le 31 décembre 2024.
Crédit Photo : ANNIE RISEMBERG / AFP Archive
Issa Kaou N'Djim, opposant malien, a été condamné à deux ans de prison pour ses propos sur les militaires burkinabè, le 31 décembre 2024.

Un tribunal de Bamako a condamné lundi l'opposant malien Issa Kaou N'Djim à deux ans de prison, dont un ferme, pour avoir critiqué les militaires au pouvoir au Burkina Faso, selon une source judiciaire et sa famille.

Parallèlement, un autre opposant, Ibrahim Naby Togola, a disparu après avoir été enlevé samedi matin par
"des individus armés non identifiés"
qui l'ont conduit
"vers une destination inconnue",
selon son parti.

Issa Kaou N'Djim, figure politique malienne, avait mis en doute, lors d'une émission sur la télévision locale Joliba TV News, la crédibilité d’un supposé coup d’État déjoué au Burkina Faso. Lundi, il a été condamné par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité du tribunal de Bamako à une peine de prison ainsi qu’à une amende d’un million de FCFA (environ 1 538 euros).

Le parquet avait requis un an de prison ferme lors du procès, tandis que M. N'Djim était détenu depuis mi-novembre à la prison civile de Bamako.


Il était poursuivi
"pour offense commise publiquement envers un chef d’État étranger et injures commises par le biais d’un système d’information".

Joliba TV News, fermée depuis novembre pour avoir diffusé ses propos, a été sanctionnée mi-décembre d’une suspension de six mois.

Issa Kaou N'Djim, ancien vice-président du Conseil national de transition (CNT), s’était prononcé pour une fin rapide de la transition censée ramener un régime civil au Mali. En décembre 2021, il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour
"atteinte au crédit de l’État".

Par ailleurs, Ibrahim Naby Togola, membre de la plateforme d’opposition
"l’appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali",
a été enlevé samedi à ACI 2000, à Bamako, entre 9h et 10h, par des hommes armés à bord d’un véhicule aux vitres teintées.

Il devait tenir un point de presse ce jour-là. Son parti et la plateforme ont dénoncé cet
"abus de trop"
et appelé à sa libération
"immédiate et sans condition".

Le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des régimes militaires issus de putschs entre 2020 et 2022, intensifient la répression contre la presse et les voix critiques.


Les deux pays, membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) avec le Niger, multiplient les restrictions sur les médias et les interpellations de journalistes ou d’opposants.

Les autorités militaires burkinabè annonce régulièrement des tentatives de déstabilisation, avec des arrestations d'officiers et de civils, la dernière datant de septembre.


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