Mozambique: L'opposition suspend temporairement les manifestations pour une enquête

17:2530/12/2024, lundi
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Venancio Mondlane, candidat de l'opposition à la présidence pour le "Parti optimiste pour le développement du Mozambique".
Crédit Photo : ALFREDO ZUNIGA / AFP
Venancio Mondlane, candidat de l'opposition à la présidence pour le "Parti optimiste pour le développement du Mozambique".

Le candidat de l'opposition au Mozambique, Venancio Mondlane, a annoncé lundi qu'il envisage de suspendre temporairement les manifestations pendant cinq jours afin de permettre aux organisations internationales d'enquêter sur les allégations d'abus des droits humains commis par la police, ont rapporté des médias locaux.

Depuis la fin octobre, le Mozambique est secoué par des semaines de manifestations violentes. Ces troubles ont éclaté après que l'autorité électorale a déclaré Daniel Chapo, 47 ans, candidat du parti au pouvoir Frelimo, vainqueur des élections présidentielles avec 71 % des voix, contre 20 % pour Mondlane.


Mondlane, affirmant avoir remporté l'élection, a appelé à des manifestations massives. Le Conseil constitutionnel, chargé d'examiner le dossier, a confirmé la victoire de Chapo la semaine dernière, mais a révisé son score à 65 %. Cette décision a déclenché une nouvelle vague de violences.

Selon le site d'information Club of Mozambique, Mondlane devrait annoncer les prochaines étapes des manifestations dans les jours à venir.


Tensions régionales et sécurité frontalière


Parallèlement, l'Afrique du Sud a renforcé la sécurité et les patrouilles le long de sa frontière avec le Mozambique afin de prévenir et de combattre les crimes opportunistes liés aux troubles dans le pays voisin.

"Le gouvernement sud-africain engage activement des discussions bilatérales avec le Mozambique pour explorer des solutions durables à cette crise,"
a déclaré dimanche la National Joint Operations and Intelligence Structure (NATJOINTS).

Ces discussions s'appuient sur des liens diplomatiques solides entre les deux pays afin de rétablir l'ordre et d'améliorer la sécurité dans les régions affectées.


Le mois dernier, l'Afrique du Sud avait temporairement fermé un passage frontalier stratégique à Lebombo en raison de la violence post-électorale, marquée par des véhicules incendiés du côté mozambicain.

Des violences meurtrières et des évasions spectaculaires


Au moins 277 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, principalement par des tirs des forces de sécurité, selon le groupe de surveillance électorale Plataforma DECIDE.


La semaine dernière, 33 personnes ont perdu la vie lors d'une évasion massive de la prison centrale de Maputo, à Matola, située à environ 15 kilomètres de la capitale. Selon le chef de la police Bernardino Rafael, 1 534 prisonniers se sont échappés, dont 29
"terroristes hautement dangereux"
, suscitant de vives inquiétudes pour la sécurité.

Répercussions sur les pays voisins


Cette violence a poussé de nombreuses personnes à fuir vers le Malawi voisin.


Le ministre de l'Information et de la Numérisation, Moses Kunkuyu, a indiqué lundi que les manifestations en cours perturbent les importations de carburant vers le Malawi, un pays enclavé.

Depuis lundi dernier, environ 3 000 réfugiés mozambicains ont franchi la frontière malawienne. Dominic Mwandira, un haut responsable du district de Nsanje, a déclaré :


"Ils arrivent en famille, et nous les avons pour l'instant hébergés dans des écoles en attendant des dispositions appropriées. Leur nombre devrait augmenter."

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