Afrique du Sud: la présidente du Parlement risque une arrestation pour corruption

16:322/04/2024, mardi
AFP
La présidente de l'Assemblée nationale sud-africaine Nosiviwe Mapisa-Nqakula (C dos) s'exprime lors d'un débat sur la possibilité d'engager une procédure de destitution du président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors d'une session parlementaire au Cap, le 13 décembre 2022.
Crédit Photo : GIANLUIGI GUERCIA / AFP (Archive)
La présidente de l'Assemblée nationale sud-africaine Nosiviwe Mapisa-Nqakula (C dos) s'exprime lors d'un débat sur la possibilité d'engager une procédure de destitution du président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors d'une session parlementaire au Cap, le 13 décembre 2022.

La justice sud-africaine a rejeté mardi un recours en urgence de la présidente du Parlement, visée par des accusations de corruption, ouvrant ainsi la voie à une possible arrestation de cette figure du parti au pouvoir à deux mois d'élections législatives cruciales.

Présidente du Parlement depuis 2021 et membre du tout-puissant Comité exécutif national (NEC) de l'ANC au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, 67 ans, est accusée d'avoir perçu d'importantes sommes en espèces d'un contractant militaire lorsqu'elle était ministre de la Défense (2014-2021).


Après une perquisition à son domicile il y a deux semaines, Mme Mapisa-Nqakula a déposé un recours pour tenter d'éviter une arrestation qu'elle a qualifiée d
'"illégale"
au vu des
"minces"
preuves rassemblées contre elle.

"Ce tribunal n'est pas en mesure de déclarer qu'une arrestation qui n'a pas encore eu lieu est illégale ou qu'elle serait illégale"
, a estimé la juge Sulet Potterill au tribunal de Pretoria, annonçant
"ne pas donner suite à ce recours".

"Si le tribunal accédait à une telle demande, il ouvrirait les vannes pour que chaque suspect puisse invoquer la faiblesse des charges retenues contre lui et empêcher son arrestation",
a-t-elle poursuivi.

Relevant que Mme Mapisa-Nqakula a eu droit à être représentée par un avocat avant même d'être possiblement arrêtée, la juge a souligné que
"ce n'est pas comme si les représentants de l'État n'avaient pas été indulgents",
puisqu'ils ont déjà
"laissé s'écouler deux semaines"
depuis la perquisition de son domicile dans un quartier cossu de Johannesburg.

Au lendemain de cette perquisition, la présidente du Parlement, qui n'est pas formellement inculpée à ce stade, avait annoncé se mettre en
"congé spécial"
avec effet immédiat.

L'affaire survient à deux mois d'élections générales à risque pour le parti historique, en perte de popularité, notamment en raison d'une réputation entachée par les affaires.


Les Sud-Africains sont appelés aux urnes le 29 mai pour renouveler leur Parlement, qui désignera le prochain président. Selon les enquêtes d'opinion, l'ANC, également plombé par un climat socio-économique morose, risque pour la première fois de perdre sa majorité absolue.


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