Crédit photo: OLIVIER LABAN-MATTEI / AFP
L'ex-petit ami d'une adolescente poignardée et brûlée dans le nord de la France en 2019 a été condamné à 18 ans de prison pour son assassinat par un tribunal dans la nuit de vendredi à samedi.
L'avocat général Loïc Abrial avait requis la levée de l'excuse de minorité de l'accusé, âgé de 17 ans au moment des faits, permettant de porter la peine maximale de 20 à 30 ans, mais elle n'a pas été retenue par la Cour d'assises des mineurs de l'Oise, au nord de Paris.
Selon lui, le crime perpétré à Creil (nord) a été
"prémédité à chaque étape".
"18 ans! C'est ça la justice en France !"
, a lancé en larmes Yasin, le frère de la jeune victime, Shaïna. A l'issue d'échanges tendus avec l'accusé, il a fait un malaise, entraînant une suspension d'audience. Il a été conduit à l'hôpital.
Le père de Shaïna, morte à 15 ans, s'est dit
"La justice se fout des violences faites aux femmes"
, a estimé Me Negar Haeri, avocate de la famille.
Entre détention provisoire et remises de peine, l'accusé
, a-t-elle estimé.
En France, selon les chiffres officiels, une femme meurt tous les trois jours de la violence de son conjoint ou ex-conjoint.
Le jeune homme, qui était un lycéen sans casier judiciaire au moment de l'assassinat, a crié son innocence tout au long de ce procès à huis clos ouvert lundi.
, a-t-il réagi à l'énoncé du verdict, après quatre heures de délibéré. Et d'invectiver les jurés:
"Vous avez tort! Je suis innocent!".
Ses conseils, Me Elise Arfi et Me Adel Fares, avaient plaidé l'acquittement. Me Arfi a jugé qu'il était
pour se prononcer sur un éventuel appel.
Traitée "comme une chose"
Shaïna avait été victime deux ans plus tôt dans sa cité d'agressions sexuelles dont les images avaient été diffusées, l'exposant selon Me Haeri à être traitée
Quatre autres jeunes ont été condamnés le 1er juin en appel pour ces faits à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis.
Selon l'enquête, Shaïna, décrite par sa mère comme
, dégageant
"toujours de bonnes ondes"
, entamait probablement une grossesse, qu'elle attribuait à l'accusé.
En deux ans, l'adolescente
"a vécu toutes les violences de genre: un viol requalifié en agression sexuelle, des violences physiques et psychologiques, des insultes, des faits de harcèlement"
, face auxquelles la justice n'a
"pas toujours été à la hauteur"
, a pointé après sa plaidoirie vendredi Me Zoé Royaux, porte-parole de la Fondation des femmes, partie civile.
En face, l'expertise psychiatrique avait pointé jeudi le manque d'empathie et le narcissisme de l'accusé, selon les parties civiles.
Les audiences ont aussi été marquées par le revirement ou l'absence de certains témoins à charge.
Un ami de l'accusé a affirmé ne plus se souvenir d'avoir vu du sang sur ses vêtements au lendemain des faits. Et deux ex-codétenus, selon lesquels le jeune homme se serait vanté d'avoir tué pour ne pas endosser la paternité d'un
, ne se sont pas présentés.
Pas de quoi affaiblir le dossier pour Me Haeri, qui a déclaré que la culpabilité de l'accusé repose sur des éléments
Son portable et celui de Shaïna ont notamment
peu avant les faits près du cabanon du crime, et des brûlures sur les jambes du jeune homme ont été confirmées par un expert médical.
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