"30 000 morts à Gaza": Le déni du CRIF et de Tel Aviv

La rédaction
13:181/03/2024, vendredi
MAJ: 1/03/2024, vendredi
Yeni Şafak
Une de Libération du 29 février 2024, indiquant le bilan provisoire de la guerre israélienne à Gaza de 30 000 morts.
Crédit Photo : Libération / Libération
Une de Libération du 29 février 2024, indiquant le bilan provisoire de la guerre israélienne à Gaza de 30 000 morts.

Suite à la publication par Libération de sa Une du 29 février 2024, titrant que 30 000 personnes ont été tuées à Gaza, l'Ambassade d'Israël et le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) ont réagi dans le déni.

Le CRIF, soutien inconditionnel de l'Etat hébreux en France, a exprimé son désaccord avec le traitement de l'information par Libération, soulignant que le journalisme doit privilégier la précision et l'objectivité. Rappelant que
les victimes civiles palestiniennes méritent un hommage respectueux
et non une exploitation sensationnaliste de leur tragédie,
le CRIF met en avant le fait que le chiffre de 30 000 victimes était celui communiqué par le ministère de la Santé du Hamas
, une organisation qu'elle qualifie de
"terroriste"
, et que les chiffres ne sont pas vérifiables.

"Le journalisme, oui. Le sensationnalisme, non. Les victimes civiles palestiniennes, jetées dans la guerre par le Hamas et son pogrom terroriste du 7 octobre, méritent mieux qu'une Une sensationnaliste. Cette tragédie humaine exige que l'on rappelle que ce bilan est celui donné par une organisation terroriste, sans moyen de le vérifier. Ce drame demande que l'on distingue les 14 000 terroristes éliminés par Israël, des victimes civiles, qui ne sont pas visées délibérément"
, a déclaré un porte-parole du CRIF.


Du CRIF à Tel Aviv, même discours, même déni


De son côté, l'Ambassade d'Israël a exprimé sa consternation face à ce qu'elle a qualifié de propagande anti-israélienne de la part de Libération. Ils ont souligné que le chiffre de 30 000 victimes ne faisait pas la distinction entre les terroristes neutralisés par l'armée israélienne et les civils innocents pris pour cibles par le Hamas.


"Consternés de constater qu’un journal comme Libération se fait le porte-voix d’un mouvement terroriste islamiste en faisant de sa Une du 29 février 2024, un outil de propagande anti-israélienne, relayant un chiffre impossible à vérifier, puisque communiqué par le ministère de la Santé du Hamas",
a déclaré un porte-parole de l'Ambassade d'Israël.


Dans sa publication, l'ambassade israélienne reprend les éléments de langage mensongers de la
hasbara
, propagande médiatique de guerre israélienne qui se caractérise par quatre postures. La première, le
déni
. Ainsi, Tel Aviv et son antichambre française nient les chiffres. Il n'y a pas 30 000 morts palestiniens, puisque le chiffre aurait été fourni par
"des terroristes".

La deuxième, une
déresponsabilisation
de la situation, avec des arguments tels que
"le Hamas utilise la population civile comme boucliers humains"
ou
"Israël ne cible pas sciemment les civils"
.

La troisième posture elle celle de la
victimisation
, reconnaissable aux arguments tels que
"désinformation pure, visant à diaboliser Israël", "134 personnes sont les otages du Hamas à Gaza".
30 000 personnes meurent sous leurs bombes, des hôpitaux sont bombardés, 85% de la population gazaouie a quitté son foyer, mais c'est Israël la victime.

Enfin, la quatrième posture, la plus osée du point de vue rhétorique, est celle de l'
inversion accusatoire
, avec des arguments tels que
"Libération fait la publicité gratuite du Hamas"
.
C'est Israël qui bombarde, mais c'est à Libération d'endosser le mauvais rôle car il fait la publicité du Hamas.

Pour résumer, Israël n'a rien fait, c'est une victime, tout est à cause du Hamas, et en plus Libération leur fait de la pub...


La réalité des chiffres


Dans leur réponse à Libé sous forme de propagande conventionnelle, ni l'ambassade israélienne, ni son antichambre parisienne ne diront que
ces chiffres ont été corroborés par le Pentagone, qui estime que 25 000 femmes et enfants sont morts à Gaza.
Cela ne conforte pas leur propagande.

De plus, le chiffre de 30 000 victimes diffusé par Libération ne tient pas compte des personnes décédées des suites de maladies ou de blessures consécutives à la guerre, ni des disparus. D'après de nombreux observateurs, le bilan fourni par le Hamas parait sous-estimé.

Une fois la guerre terminée, toutes les plaies pansées, tous les bâtiments détruits déblayés, on pourra avoir un bilan objectif et impartial de la guerre israélienne à Gaza.


D'ici là, c'est à Israël de répondre des crimes de génocide devant la Cour internationale de Justice. Ni l'ambassade israélienne, ni le CRIF ne peuvent nier ce procès historique.


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