Burkina Faso: Human Rights Watch appelé à présenter des excuses publiques après un rapport contre l’armée

La rédaction
17:0725/06/2024, Salı
MAJ: 25/06/2024, Salı
Yeni Şafak
Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
Au début du mois de mai, une coalition d'associations de la veille citoyenne a manifesté dans les rues de Ouagadougou pour dénoncer un rapport de Human Rights Watch et exige maintenant de l'ONG qu'elle présente des excuses publiques au peuple burkinabè.

Dans les organisations de la société civile proches du pouvoir militaire, la colère monte contre Human Rights Watch (HRW). Dans un rapport publié en fin avril, l’organisation internationale de défense des droits humains a accusé l’armée burkinabè d’avoir ‘’délibérément’’ massacré 223 civils dont une cinquantaine d’enfants, dans le nord du pays fin février, dans sa lutte contre le terrorisme. Ce rapport a suscité un tollé au Burkina surtout chez les partisans du régime militaire.

Après la publication de ce rapport, les mouvements de la société civile qui défendent le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, accusent HRW de propager des informations infondées contre les forces de défense et de sécurité burkinabè.


Au début du mois de mai, la coalition des associations de la veille citoyenne a manifesté dans les rues de Ouagadougou pour dénoncer ce rapport et depuis, elle n’en démord pas. La coalition exige maintenant que Human Rights Watch présente des excuses publiques au peuple burkinabè.

Basile Nebnoma Farga, l’un des responsables de la Coalition des associations de la veille citoyenne estime que les accusations de HRW sont totalement fausses. M. Farga dit avoir appris auprès des autorités que des représentants de l’organisation ont ensuite rencontré le gouvernement et ont reconnu des insuffisances dans le rapport.


"Quand nous avons appris cela, nous nous sommes dit que ça nous motive de leur dire que, vous avez fait une déclaration publique. Vous êtes officiellement sortis pour accuser nos forces de défense et de sécurité (FDS), s’il y a des excuses à présenter, sortez publiquement pour vous excusez à l’endroit du peuple burkinabè"
, exige Basile Nebnoma Farga.

Pour Boukary Nébié, un universitaire spécialiste des analyses de discours, Human Rights Watch a manqué de sérieux dans ce rapport. Selon lui, l’organisation devrait normalement travailler en étroite collaboration avec les autorités burkinabè. Dans le cas contraire, poursuit le Dr Nébié, elle doit être très sûre des informations qu’elle publie.

"Moi je suis d’accord, qu’une organisation comme celle dont nous parlons-là ne peut pas toujours s’aligner sur le gouvernement parce que ce n’est pas évident qu’à tout moment, ce que les gouvernants disent soit véritablement, ce qui est. Donc l’autre aspect, c’est que ces organisations-là, sachent que l’information ou les rapports qu’elles produisent là, sont vraies. Or, en pareille circonstance, ce sont des suppositions, ce sont des hypothèses"
, critique Boukary Nébié.

Pour rappel, le gouvernement du Burkina Faso a condamné et rejeté les informations contenues dans le rapport de Human Rights Watch.
"La campagne médiatique orchestrée autour de ces accusations démontre à souhait le dessein inavoué de ces auteurs qui est de jeter le discrédit sur nos forces combattantes engagées sur le champ d’honneur, au péril de leur vie, dans la sécurisation du territoire ainsi que la protection des populations et de leurs biens contre les attaques terroristes"
, a écrit dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement Jean-Emmanuel Ouédraogo.

Dans le même sens, le Conseil supérieur de la Communication (CSC) du Burkina a annoncé la suspension de la diffusion de BBC Africa et de Voice of America (VOA). Ces médias sont accusés d’avoir relayé les informations infondées contenues dans le rapport de Human Rights Watch. Ces organes de presse internationaux s’ajoutent à Radio France Internationale (RFI), aux télévisions françaises LCI et France24 et aux journaux Le Monde ainsi que Jeune Afrique dont la diffusion est actuellement interdite au Burkina.


Par
Guillaume Kere

 

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