- 22.11.2024, vendredi
- 06:45
Dans son atelier à Ouagadougou, Adama Compaoré, un jeune Burkinabè passionné d'aéronautique, conçoit des maquettes très réalistes.
Adama Compaoré est un jeune Burkinabè passionné de l’aéronautique. A force de travail acharné et surtout de persévérance, cet autodidacte a mis au point, une maquette très réaliste d’un avion. Il a aussi à son actif plusieurs réalisations comme des maquettes de voitures et de maisons. A force de recherche et de persévérance, il maîtrise un art qu’il n’a jamais appris nulle part.
Dans son atelier ce samedi matin, Adama Compaoré est assis sur une chaise, le regard évasif mais en pleine réflexion. C’est ainsi qu’il conçoit dans sa tête les œuvres qu’il compte réaliser.
Bien que peu loquace, ses réalisations parlent pour lui, notamment son dernier chef-d'œuvre : un prototype d'avion qui suscite l'admiration de tous ses visiteurs.
"Bon, moi franchement, je ne suis jamais allé à l’aéroport ni parti dans une usine de fabrication d’avions"
, assure le jeune homme qui a arrêté ses études au primaire. Le jeune Compaoré trouve son inspiration dans son salon transformé en atelier. Chaque détail de ses maquettes est façonné avec minutie, donnant vie à des créations réalistes. Son avion est doté d'un système électronique qui le fait fonctionner de façon automatique.
"Là, on a des claviers qui sont là. On va essayer de le démarrer voir... Voilà, on avait prévu de le faire voler mais on a des difficultés avec le matériel. On n’a pas eu les moteurs qui ont de bonnes rotations pour pouvoir le faire lever"
, explique-t-il.
Le jeune autodidacte a appelé son avion CAFSA, en honneur à sa famille.
"Le C, c’est Compaoré, le A, c’est Adama, le F, c’est fils, le S, c’est Souleymane qui est le nom de mon père, le A, c’est Assata qui est le nom de ma mère"
, détaille-t-il.
L’ambition du jeune homme de 28 ans est grande, mais le chemin vers la concrétisation est semé d'embûches. Les défis pratiques, tels que l'acquisition de matériaux, ainsi que les contraintes financières, entravent souvent sa progression. Pourtant, Adama Compaoré persévère. Il est soutenu par sa mère, une veuve du troisième âge dévouée, qui se sacrifie sans hésiter pour lui permettre de poursuivre sa passion.
"Si je vous dis que j’ai eu de l’accompagnement, c’est faux hein. C’est ma maman qui me soutient souvent. Souvent quand je n’ai pas les moyens pour pouvoir payer certaines choses, c’est ma maman qui me donne de l’argent."
Les créations d'Adama Compaoré inspirent de nombreux jeunes de son entourage qui rêvent de faire comme lui.
Avec un groupe d’amis du quartier, Thierry Joel Nikiéma passe son temps libre à l’observer dans ses réalisations.
"Je rêve de faire dans le futur, ce métier. C’est pourquoi, je viens l’aider de temps en temps pour la réalisation de son projet"
, confie cet élève.
Son prototype d'avion, arborant le nom d'une compagnie aérienne locale est un témoignage de son ambition de collaborer avec l'industrie aéronautique. Cependant, les démarches pour concrétiser ce rêve sont, pour le moment, sans solution.
"Ce prototype a été réalisé sans les avertir, sans leur dire que j’ai un projet à réaliser pour eux. Je l’ai juste fait pour une surprise, pour leur faire plaisir. Quand, j’ai fini de réaliser, j’ai déposé une demande d’audience et une deuxième mais jusqu’à présent, on ne m’a pas encore appelé donc je reste toujours à l’écoute",
signale le jeune maquettiste.
Sa maquette d’avion est sa plus grande fierté mais Adama Compaoré à d’autres réalisations à son compte. Il a aussi conçu et réalisé des maquettes de voitures et de maisons modernes. Il collabore même dans ce sens avec des entreprises de construction.
Son prochain défi, c’est de fabriquer une voiture électrique à usage personnel. Un rêve bien grand mais que le jeune Compaoré compte bien concrétiser.
Par
Guillaume Kéré
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