Les étoiles massives peuvent "évaporer" la matière nécessaire à la formation de planète

19:561/03/2024, vendredi
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Détail de l'amas du Trapèze, dans la Nébuleuse d'Orion, à environ 1 500 années-lumière de la Terre.
Crédit Photo : NASA / AFP
Détail de l'amas du Trapèze, dans la Nébuleuse d'Orion, à environ 1 500 années-lumière de la Terre.

Les étoiles massives peuvent faire évaporer la matière nécessaire à la formation de planètes géantes comme Jupiter, selon la première observation du phénomène rapportée dans une étude de la revue Science.

Une équipe internationale d'astronomes, menée par des chercheurs du CNRS, a observé le système planétaire naissant d203-506 pour confirmer ce que prédisaient les modèles théoriques.


Situé à la frange de la nébuleuse d'Orion, ce petit système très jeune a théoriquement tout pour produire au moins une géante gazeuse comme Jupiter ou Saturne, c'est-à-dire une planète constituée essentiellement d'hydrogène et d'hélium.


La modeste étoile qu'abrite d203-506 en son centre est ceinturée par un disque protoplanétaire, en l'occurrence un nuage de gaz servant théoriquement de matière première pour la formation de planètes gazeuses.


Mais pour son malheur, le petit système est soumis à un rayonnement ultraviolet très puissant en provenance d'étoiles massives et très proches, dans l'amas du Trapèze. Ces astres sont environ dix fois plus massifs que le Soleil et surtout 100 000 fois plus lumineux, selon un communiqué du CNRS (Centre national de la recherche scientifique).


Leur rayonnement chauffe le nuage de gaz dans un phénomène qualifié de photo-évaporation.
Il porte les molécules d'hydrogène de ce nuage à des températures telles qu'elles commencent à circuler à une vitesse suffisante pour échapper à l'attraction de l'étoile, avant de se dissiper à bonne distance dans l'espace interstellaire.

La conséquence de cette irradiation est
"suffisante pour sortir le gaz du disque (protoplanétaire) en moins d'un million d'années"
, selon l'étude publiée jeudi. Et donc
"suffisamment rapide pour affecter la formation de planètes géantes dans le disque"
, conclut-elle.

L'observation du phénomène a été rendue possible en conjuguant les données du télescope spatial James Webb et du radiotélescope terrestre ALMA.


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